Non au ruissellement de la pression : les IEN veulent soutenir les équipes, pas leur ajouter du travail

En décembre 2019, Jean-Michel Blanquer avait affirmé vouloir mettre un terme aux enquêtes incessantes demandées aux directeurs et directrices d’école. Depuis, les pratiques ont en réalité peu changé, et les IEN ne souhaitent pas participer au ruissellement de la pression.

Les écoles préparent une quatrième, voire une cinquième organisation de leur fonctionnement depuis la fermeture des établissements scolaires en mars 2020. Les IEN leur apportent appui et soutien dans un contexte rendu d’autant plus difficile que les consignes sont contradictoires. D’un côté un décret qui exige 1 mètre de distance entre les élèves dans les classes, de l’autre un protocole qui autorise mois d’un mètre. Le gouvernement en est réduit à annoncer la publication d’un décret modificatif. En attendant, les agents subissent de fait une injonction contradictoire.

Les IEN ne veulent pas faire ruisseler la pression…

Les inspecteurs et inspectrices de l’Éducation nationale souhaitent consacrer leur temps à leur mission de soutien et de conseil aux équipes pour leur faciliter le travail, et en particulier aux directeurs et directrices.

Les IEN ont découvert depuis le 18 ou le 19 juin que le ministère leur demandait la remontée des effectifs élèves accueillis deux fois par semaine entre le 22 juin et le 3 juillet. Le but n’est pas de chercher à réduire le décrochage scolaire mais bien de permettre au ministère de communiquer des chiffres à la presse.

Or les IEN, pour disposer de ces informations devraient les demander aux directeurs et directrices. Ils se refusent à faire ruisseler la pression. Les IEN, comme les directeurs et directrices, savent trop pour la vivre directement la fatigue professionnelle de l’ensemble des agents de l’Education nationale : réorganisations successives, consignes changeantes connues trop souvent à la dernière minute, attentes des parents qui veulent que leurs enfants soient accueillis tout en connaissant précisément le cadre sanitaire, attente légitime et à satisfaire mais sans le pouvoir puisque les consignes ne sont pas claires ni cohérentes. Ce à quoi il faut ajouter la pression de certains élu.e.s, et aussi de la hiérarchie ministérielle.

… Mais jouer leur rôle de soutien, d’accompagnement et de conseil

Pour les IEN, trop, c’est trop : ils ne souhaitent pas ajouter une charge supplémentaire aux équipes, et joueront leur rôle de soutien, d’accompagnement et de conseil pour cette fin d’année et en vue de la rentrée 2021. Priorité au travail des équipes au service de la population et pas de la communication ministérielle, les cadres ont autre chose à faire que du reporting dans la période.