Rémunération des contractuels : on peut mieux faire.

Le CTA du 20 mars a été consulté sur une nouvelle déclinaison de la rémunération et de l'accompagnement des contractuels administratifs dans l'académie de Grenoble.

Lors du Comité Technique Académique (C.T.A), le Sgen-CFDT a exprimé sa déception quant aux propositions de rémunération des contractuels administratifs.

Les propositions que vous retrouvez dans notre article « Grilles de rémunération des contractuels administratifs » comportent des avancées. Cependant, elles sont loin des attentes, en termes de rémunération, des personnels contractuels.

Il faut savoir que sur cette question les organisations syndicales ne portent pas toute les mêmes revendications et sont plutôt divisées.

Cela pèse dans le manque d’ambition de ces nouvelles propositions.

Les avancées.

  • Dès septembre, les personnels qui prendront en charge des missions habituellement remplies par des personnels de catégorie A ou B pourront bénéficier d’une rémunération basée sur une grille spécifique. C’est la reconnaissance du fait que tous les contractuels n’ont pas les mêmes missions et que celles-ci nécessitent des niveaux de qualification et de compétence qui doivent être reconnues.
  • La réaffirmation de la nécessité de mettre en place des moyens de formation, de prise de poste et d’accompagnement voire de tutorat pour les personnels contractuels.
  • La volonté de fortement prioriser la préparation aux concours.
  • La mise en œuvre des grilles s’applique dès les premiers contrats ; au bout de 3 ans une évolution de la rémunération est envisagée. Pour mémoire, la grille précédente, si elle s’était appliquée, prévoyait une évolution à partir de la CDIsation (au bout de 6 ans).

Les limites.

  • Chacune des grilles d’évolution proposée se base sur le premier grade de la catégorie équivalente des titulaires mais sans les primes. Cela laisse des personnels contractuels rémunérés bien en dessous de ce qu’on pouvait attendre. Rappelons que les agents contractuels ne bénéficient pas de l’IFSE ; C’est un écart au minimum de 217 € brut mensuel pour un catégorie C, de 390 € pour un catégorie B, et de 573 € pour un catégorie A. Le Sgen-CFDT estime qu’à travail égal on doit avoir une rémunération égale. Il a donc demandé lors du CTA que les contractuels perçoivent également les primes.
  • Les discussions n’ont pas permis d’approfondir la diversité des contrats, de leur quotité de travail, de leurs renouvellements. Nous avions demandé que nous soient données des statistiques pour pouvoir formuler des propositions qui tiennent compte des réalités. Nous en avons obtenu peu. Peu d’agents sont en CDI (22 pour l’académie dans les filières concernées) avec une moyenne d’âge de 50 ans. Le Sgen-CFDT a plusieurs fois expliqué que certains agents au delà de 50 ans n’ont à ce jour aucun intérêt à passer un concours de la fonction publique. Ils seraient perdant en termes de retraite. Ces agents doivent être reconnus financièrement avec le statut qui est le leur ! Le Sgen-CFDT continuera d’interroger l’administration sur cette question des contrats pour soutenir tout ce qui conduira à moins de précarité.

Il est urgent de reconnaître financièrement tous les agents.

Tout au long des débats, on a brandi le risque d’une situation de contractuels plus favorable que celle de titulaire. Cet argument oppose les personnels entre eux, et permet de justifier de sous rémunérer les contractuels, ce que nous ne pouvons accepter. Il y a bien loin à ce que les contractuels ne choisissent pleinement de faire une « carrière » de contractuel. La grande majorité des contractuels vit une précarité inacceptable.

Nous ne pouvons pas accepter la sous rémunération des contractuels, comme nous ne pouvons pas accepter que les personnels titulaires ne soient pas rémunérés à une juste valeur. A ce titre, nous ne pouvons pas accepter le retour du jour de carence, la seule compensation de la CSG, le report de PPCR, la stagnation du point d’indice
Le service public ne peut pas fonctionner correctement sans des personnels correctement considérés, formés et donc correctement rémunérés.

Il en va de sa stabilité et de sa capacité à s’adapter aux évolutions du monde du travail et de la société.

Pour en savoir plus, vous pouvez aussi relire notre article : « Mieux rémunérer et reconnaître les contractuels »