[38] CDEN Isère du 29 juin 2023

Déclaration préalable du Sgen-CFDT au CDEN de l'Isère du 29 juin 2023

Tout d’abord, nous le disons à nouveau, le Sgen-CFDT s’oppose au Pacte, censé être une revalorisation de nos métiers alors qu’il n’est jamais qu’une déclinaison du travailler plus pour gagner plus et qu’il ne répond ni à la promesse d’une revalorisation de 10 % faite par le Président, ni aux attentes des enseignants. Le Pacte, à part créer des inégalités, des tensions, des incompréhensions et une désorganisation dans les écoles et les collèges n’apporte rien de bénéfique aux personnels de l’Éducation nationale.

Certes, il y a le Socle ; mais la revalorisation moyenne est inférieure à la moitié de celle du Ségur de la santé. Pour une réelle revalorisation, passons les financements prévus pour le Pacte dans la partie Socle et mettons en place un plan pluriannuel d’augmentation.

Si on veut une école moins inégalitaire et qui emmène chaque enfant au plus haut de ses capacités, il faut commencer par réduire le nombre d’élèves par classe et arrêter le saupoudrage d’aides pour se donner bonne conscience. Pour cela il faut recruter et rendre tous les métiers de l’Éducation nationale attractifs financièrement et en termes de conditions de travail.

Le Pacte, est conçu avant tout pour assurer les remplacements de courte durée à moyen constant, et donc ne repose que sur du travail supplémentaire. C’est faire comme si les conditions de travail et le temps de travail global ne posaient pas question.

Alors que les alertes se multiplient sur l’épuisement professionnel, ces questions ne devraient pas être balayées d’un revers de la main. Le dernier rapport de la Cour des comptes sur les absences devant élèves d’enseignants non remplacés pointe pourtant ces enjeux, et singulièrement la nécessité d’une politique de santé au travail effective. On en est toujours loin dans notre ministère.

Pour le Sgen-CFDT, quand le gouvernement affirme que tous les remplacements seront assurés dès le premier jour, il leurre la population.

Le projet de décret présenté le 20 juin ne concerne que les absences de courte durée dans le second degré, il ne dit rien de la politique conduite pour améliorer les remplacements dans le 1er degré, il ne dit rien de la politique conduite pour améliorer la couverture des remplacements de longue durée dans le 2nd degré.

Est-ce à dire que, pour ce gouvernement, répartir les élèves du 1er degré dans les classes est suffisant ?  Au mépris de l’article L133-1 du code de l’éducation en cas d’absence prévisible !

Est-ce à dire que pour ce gouvernement, il est acceptable que dans le 1er degré des collègues malades ou blessés qui devraient être en arrêt maladie viennent quand même assurer la classe parce qu’ils et elles savent qu’il n’y aura pas de remplaçant ?

Est-ce à dire que l’on ne doit pas se soucier des remplacements longs (parfois plusieurs mois) non assurés dans le second degré ?

Pour le Sgen-CFDT un diagnostic élaboré dans le cadre du dialogue social sur les remplacements est nécessaire.

Dans les collèges, une réforme qui ne dit pas son nom est en cours et oblige les équipes à refaire ce qu’elles avaient préparé. Pour rappel à la rentrée prochaine, les collèges doivent mettre en place, au dernier moment :

  • la suppression de la technologie en 6ème et son remplacement par un renforcement maths/français

  • de nouveaux programmes de sciences en cycle 3

  • l’intervention des PE possible pour le renforcement en collège en 6ème

  • l’ajout de 2h de sport hebdomadairement

  • la généralisation de « Devoirs faits » en 6ème

  • les évaluations nationales 4èmes

  • le renforcement de la mixité sociale

  • la découverte des métiers en cycle 4

  • la mise en place du Pacte.

Si ce n’est pas une réforme, ça y ressemble beaucoup. La mise en place de la réforme du collège de 2015, quoi qu’on en pense, avait été anticipée par un programme de formation sur une année scolaire complète avant sa mise en place ; ici c’est à 2 mois de la fin de l’année, sans accompagnement et par injonction qu’il faut tout bouleverser. Et on s’étonne que les relations deviennent tendues, pour ne pas dire explosives dans les collèges ? Que les chefs d’établissement soient épuisés ? Que les personnels démissionnent ou signent des ruptures conventionnelles ?