[38] CDEN de l’Isère du 12 novembre 2020

Déclaration préalable du Sgen-CFDT au CDEN de l’Isère du 12 novembre 2020

Nous ne pouvons commencer notre déclaration liminaire sans rendre hommage de nouveau à notre collègue Samuel Paty assassiné par un terroriste islamiste il y a un mois. Nous pensons à sa famille, ses proches, ses collègues, ses élèves.

L’assassinat de notre collègue est une attaque contre l’École et contre la République. Il était juste de lui rendre un hommage national, il était nécessaire que les communautés éducatives se réunissent pour lui rendre hommage ensemble. Il est nécessaire de lutter contre l’islamisme terroriste, sans amalgames, sans instrumentalisation.

 

Depuis le 11 mai, les rentrées difficiles se succèdent. Lundi 2 novembre, les élèves, les enseignants sont revenus à l’école dans une situation sanitaire mais aussi sécuritaire qui a, pour le moins, créé un climat anxiogène. La confusion des informations délivrées en amont sur la date et l’horaire effectif de la rentrée a placé les personnels dans un certain désarroi et souvent une profonde colère, notamment parmi les directrices et directeurs d’écoles, ainsi que les chefs d’établissement.

L’année est et continuera d’être perturbée. Des élèves sont absents parce qu’ils sont malades du covid ou cas contact, il y a d’ores et déjà plus d’absences qu’une année « ordinaire ». De la même manière, des enseignants sont absents et, faute de personnels disponibles, les remplacements ne peuvent souvent pas être assurés.

Les aménagements du baccalauréat et les facilités données pour organiser l’enseignement en lycée en mixant présentiel et distanciel vont dans le bon sens mais des revendications restent à obtenir pour tous les niveaux d’enseignement. Pour le Sgen-CFDT, il est indispensable de sortir du discours que l’année est normale, de sortir de l’idée que nous devons finir les programmes comme si de rien n’était.

Les enseignants ont besoin de sérénité. Ils ont besoin de temps pour préparer leur classe, adapter leur enseignement aux nouvelles contraintes. Le rythme toujours plus effréné pour les enseignants depuis la reprise, pointe inévitablement le besoin d’adultes supplémentaires dans nos écoles.

 

Le protocole sanitaire publié fin octobre n’est pour nous pas renforcé dans la mesure où beaucoup de dispositions sont à mettre en place « si possible »… et sinon on ne fait pas…

Si les connaissances épidémiologiques montrent des différences par tranches d’âge en termes de symptôme et de contagiosité, les enfants ne sont pas à l’écart de l’épidémie. Les enfants, les professionnels travaillant à leur côté et leurs familles doivent aussi être protégés des situations les plus à risque de transmission. Il en va de leur protection individuelle mais aussi de la réussite de la stratégie de santé publique pour endiguer l’épidémie.

Partout les personnels qui travaillent avec les élèves doivent être équipés de masques chirurgicaux, en masques de type II lorsque les élèves ne portent pas de masque (écoles maternelles, EPS en particulier). Les AESH doivent avoir des masques FFP2 et les enseignants de maternelle, CP, CE1 des masques transparents. Les dotations en masques doivent être assurées dans la durée. L’approvisionnement en gel hydro-alcoolique, en savon doit être garanti partout.

L’objectif du Sgen-CFDT est que le système éducatif et de formation soit organisé pour éviter la fermeture complète des établissements et maintenir le maximum d’enseignement en présentiel, de la maternelle à l’université.