[38] CDEN du 20 juin 2017

Vous trouverez dans cet article deux déclarations:
- la lettre des collègues de Lucie Aubrac
- la déclaration préalable du Sgen-CFDT sur la réforme du collège, les rythmes à l'école, les CP dédoublés

Réflexion des personnels du collège Lucie Aubrac quant à l’organisation de la rentrée 2017, suite aux propositions du Président du Conseil départemental de l’Isère vendredi 16/06/2017 à l’ESPE

 

L’ensemble des personnels du collège Lucie Aubrac tenait à remercier le Conseil départemental de l’Isère et la DSDEN d’avoir pris en compte notre souhait que l’entité Lucie Aubrac reste unique et regroupée sur un seul site à la rentrée 2017.

Nous souhaitons mettre en avant les projets fondamentaux qui structurent les pratiques pédagogiques du collège et notre volonté de les poursuivre, ce qui peut influer sur le choix d’implantation de la structure à la rentrée prochaine :

  • Le réseau d’éducation prioritaire (travail en partenariat avec les écoles maternelles et primaires du secteur, école ouverte) ;
  • Le projet numérique engagé avec le Département, qui concernera à la rentrée deux niveaux sur quatre, nécessitant une connexion Wifi ;
  • Le projet théâtre qui donne à l’établissement une identité forte (CHAT en 5ème et en 4ème en partenariat avec le Conservatoire, sixième expérimentale et ateliers en partenariat avec l’Espace 600 et la demande faite au Département d’accueillir une résidence d’artistes à la rentrée) ;
  • Les installations d’EPS réservées à la réunion de planification des installations sportives sur le secteur 6.

Parmi les quatre propositions évoquées par le Président du Conseil Départemental vendredi dernier, les personnels se sont positionnés ainsi :

  1. Intégrer les locaux du collège Edouard Vaillant est la proposition qui semble la moins adaptée pour la continuité de nos projets fondamentaux, en raison de l’éloignement géographique avec nos principaux partenaires.
  2. S’installer sur le site des Saules (ancien bâtiment du collège des Saules ou préfabriqués) répond aux critères de proximité géographique et donc nous permettrait de poursuivre nos projets.
  3. S’installer sur le site de l’ESPE (préfabriqués), quelque peu excentré de la Villeneuve, permettrait potentiellement des échanges fructueux avec les formateurs et les étudiants.

 

Nous sommes conscients de ne pas être les seuls interlocuteurs dans ce dossier mais nous souhaitons que soit pris en compte l’intérêt des élèves en termes d’acquisition des compétences et, dans un sens plus large, éducatifs.

Les représentants des personnels du collège Lucie Aubrac

 

Déclaration préalable du Sgen-CFDT au CDEN de l’Isère du mardi 20 juin 2017

Sur les questions éducatives, durant le précédent quinquennat, de nombreux chantiers ont été ouverts pour permettre la réussite de tous les élèves. Or le temps de l’éducation est un temps long et rien ne serait plus préjudiciable au système éducatif que leur remise en cause complète et brutale.

Pour le Sgen-CFDT, le projet d’arrêté modifiant la réforme du collège était inacceptable.

En effet, sous couvert d’assouplissement :

– il méprisait le travail engagé depuis deux ans par les personnels pour s’approprier la réforme par engagement professionnel et souci de la réussite de tous les élèves,

– il rompait la cohérence entre les programmes, les cycles et l’organisation du collège, et prenait le risque de fragiliser l’objectif de l’acquisition du socle commun par tous les élèves,

– il a été annoncé dans la précipitation, sans évaluation des effets de la réforme alors que la préparation de rentrée est pratiquement achevée.

Le Sgen-CFDT a obtenu par le dialogue social des améliorations au texte qui limitent le recul :

– chaque élève doit avoir fait de l’AP et suivi des EPI au cours du cycle 4,

– la répartition doit être la même pour tous les élèves d’un même niveau entre AP et EPI, pour limiter les phénomènes de tri.

Malgré ces avancées le Sgen-CFDT, en Conseil Supérieur de l’Éducation, a fait le choix de voter contre ce texte qui met à mal la mixité interne aux établissements et risque de porter un coup d’arrêt aux évolutions en cours. Les engagements de campagne de ne pas défaire ce qui avait été fait dans le mandat précédent et de laisser souffler les personnels n’ont pas été respectés.

Sur les rythmes scolaires, on a assisté ces dernières semaines à un débat précipité et tronqué, qui conduit à un quatrième changement en 10 ans, alors même qu’aucune évaluation ne le justifie, que ce soit par le comité de suivi des rythmes, par le comité parlementaire de suivi de la loi d’orientation, par la DEPP ou par l’OCDE.

En Conseil Supérieur de l’Éducation, le Sgen-CFDT a refusé de se prononcer.

Le Sgen-CFDT rappelle d’abord que, s’il était demandeur d’une réforme des rythmes de l’enfant, ce qui a été mis en place dans le cadre de la loi de Refondation de l’école de 2013 ne correspondait pas à son projet. Il faut une approche globale des temps de l’enfant au niveau de la journée, de la semaine et de l’année.

Revenir à une semaine de quatre jours qu’aucun pays européen ne pratique, c’est ouvrir la boîte de Pandore de la multiplication de demandes contraires à l’intérêt de l’enfant et d’une grande désorganisation.

Il faut aussi considérer la journée des enseignants, prendre en compte tous les temps (heures de classe, réunions, corrections, préparations, rencontres des partenaires). L’allongement des journées des enseignants ne va-t-il pas nuire à leur qualité de vie au travail ?

Le Sgen-CFDT avec la CFDT demande le développement d’un accueil périscolaire de qualité, ce qui suppose un engagement plus grand des collectivités territoriales, avec notamment de la formation pour les intervenants (il y a d’ailleurs là un gisement d’emplois locaux prometteurs pour l’avenir). Cela permettra de poser enfin la question du temps de l’enfant dans sa globalité et sa continuité, et plus particulièrement de différencier le temps de classe selon l’âge et selon les besoins. Avec à la clé une vraie déconcentration de la journée scolaire et un allègement du temps de face-à-face des enseignants avec la classe entière.

 

 

Précipitation et absence de débat également au sujet des dédoublements de CP.

9 postes vont être utilisés en Isère pour mettre en œuvre cette mesure. Or, aucune dotation supplémentaire n’a été accordée. Ces dédoublements vont donc se faire au détriment d’autres situations qui ne pourront être améliorées par des ouvertures ou des non fermetures de classes.

Le Sgen-CFDT est soulagé que les 9 postes utilisés à cet effet ne le soient pas aux dépens d’une autre mesure importante pour la réussite de tous les élèves : le dispositif « plus de maîtres que de classes ».

Pour le Sgen-CFDT, l’idée d’avoir des maîtres supplémentaires pour travailler autrement n’est pas nouvelle. Dès 1977, le Sgen-CFDT adopte au congrès de Grenoble une résolution visant à mettre en œuvre de nouvelles pratiques pédagogiques fondée sur la présence de « maîtres Plus » dans les écoles.

Le dispositif « plus de maîtres que de classes » – PMQC – introduit par la loi de Refondation est une mise en œuvre de ce principe, principalement dans les écoles REP et REP+.

Le Sgen-CFDT demande, non seulement son maintien, mais son développement car ses effets sur les conditions d’apprentissage des élèves, sur la manière de travailler en équipe des professeur.e.s des écoles semblent positifs.

Laissons ce dispositif en cours d’évaluation dans le cadre d’un comité de suivi se déployer, continuons à l’analyser pour l’améliorer mais ne le détruisons pas !