Le Sgen-CFDT est résolument pour l'école inclusive, mais pas à n'importe quel prix. Les conditions de travail de personnels sont cruciales, la préservation de l'intégrité physique n'est pas négociable.
Le Sgen-CFDT a toujours soutenu ce qui pouvait conduire notre Ecole à devenir réellement inclusive, dans ses résolution de congrès et dans les instances, notamment lors des Formations Spécialisées en Santé Sécurité et Conditions de travail, dans lesquelles nous siégeons…
Force est de constater qu’aujourd’hui, cette volonté bute sur un manque criant de moyens et de formation, qui met réellement en souffrance un grand nombre de collègues.
AESH, enseignants : le constat déjà ancien de conditions de travail dégradées
Nous le constatons tous les jours :
– par les sollicitations que nous recevons de collègues, notamment provenant de plus en plus d’AESH ;
– lors des visites d’établissements organisées par les instances dans lesquelles nous siégeons;
– ou encore lors des heures d’information syndicale que nous animons dans les établissements.
Dans les instances départementales et académiques, nous alertons nos autorités et leur demandons ce qu’elles comptent mettre en œuvre pour mettre fin aux situations difficiles.
Et, parallèlement, toutes et tous, face à une telle problématique, nous devons prendre le réflexe de rédiger des fiches SST (Santé et Sécurité au Travail) !
Vous trouverez de l’aide dans cet article pour savoir quand et comment rédiger une fiche.
Ces fiches permettent d’objectiver la réalité, notamment par les statistiques, et pour notre hiérarchie, de mesurer l’ampleur de la souffrance au travail.
Il y a en effet plusieurs années que le Sgen-CFDT alerte sur le manque de moyens dévolus à l’école inclusive. Voir ici la dernière alerte, datant de septembre, ou encore cet article (une tribune CFDT inter catégorielle).
Même en REP+, par exemple dans la zone du collège J. Vilar d’Échirolles, toutes les heures notifiées d’AESH ne sont pas pourvues, loin s’en faut. Le manque de personnel conduit à ce qu’ils.elles se sentent comme des « pions ».
De plus, les AESH ne sont toujours pas rémunéré.es à la juste mesure de ce travail, incontournable pour tant de jeunes, voir nos dernières revendications ici.
Quant aux enseignant.es, ils.elles ont un sentiment de « qualité empêchée du travail ». En effet, mener à bien les apprentissages pour un collectif devient impossible, quand un ou des élèves mobilise.nt en permanence leur attention, dans une sorte de veille et de vigilance qui est épuisante.
Et maintenant, la violence, conséquence d’une montée en puissance
A ce constat négatif, s’ajoute de la violence, désormais plus régulière : cela est dû à l’entrée à l’école de plus d’enfants relevant d’établissements spécialisés :
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Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP)
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Institut médico éducatif (IME)
Cela se traduit, en école, collège ou EREA, par des AESH et des enseignant.es frappés ou mordus de manière récurrente, ce qui oblige trop souvent à un congé maladie…
Mais la souffrance ressentie peut être aggravée par des réactions de banalisation, émanant parfois de supérieurs hiérarchiques, assurant que c’est normal, que ça fait partie du métier.
Il n’est pas admissible de « tester la résistance des personnels ». Une collègue dit « j’ai tenu trois mois, puis je me suis effondrée. Une autre : « c’est comme si l’institution nous testait jusqu’à trouver ceux qui vont tenir le coup ».
Notre position, nos revendications sur l’école inclusive
Oui, le Sgen-CFDT est résolument pour l’école inclusive !
Mais dans le respect de l’intégrité physique des personnels, des autres enfants (quand ils sont témoins d’actes inacceptables répétés) ou des familles autour desquelles les professionnels de l’éducation ne peuvent accueillir décemment leur enfant !
Cela passera par une réflexion autour des dispositifs d’accueil (et des moyens) :
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augmentation des moyens en personnels spécialisés pouvant intervenir en urgence dans les écoles/établissements;
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augmentation des moyens en personnels médico-sociaux pouvant intervenir de manière pérenne dans les écoles/établissements dans le cadre de partenariats (Ces personnels pouvant être éducateur.trice spécialisée, infirmier.e psychiatrique, orthophoniste etc.) . Voire à terme : intégration dans l’éducation nationale;
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augmentation du nombre de places en établissements spécialisés pour les enfants qui ne peuvent pas encore être inclus.
C’est en réfléchissant à tout cela, en mettant tous les partenaires autour de la table et en écoutant les remontées du terrain, que nous réussirons à rendre notre école réellement inclusive, le Sgen-CFDT se bat pour y parvenir !