[1D-38] Rythmes scolaires: la déclaration du Sgen-CFDT au CDEN de l’Isère

Dans cet article vous pourrez connaître la position du Sgen-Cfdt en ce qui concerne demandes de modifications d'horaires pour les écoles de l'Isère.

Il s’agit là d’une des promesses de campagne de notre nouveau président : laisser les communes « libres » de leur choix concernant les rythmes scolaires, et ce dès la rentrée 2017.

Avant que de telles décisions soient prises, le Sgen-CFDT tient à attirer l’attention sur l’idée et sur la méthode.

La précipitation étant la plus mauvaise des conseillères, peut-on mettre en place un tel changement à quelques jours des grandes vacances ?

Pour toute autre réforme, l’idée aurait paru absurde, inacceptable. On ne nous présente donc pas la chose comme une réforme mais comme un choix qu’on nous laisse…

Certains collègues qui se questionnent, ont bien du mal à faire entendre leur voix face, localement, à l’« urgence » de choisir un retour immédiat à 4 jours.

Malgré une année de délai entre son annonce et sa mise en place,  la réforme des rythmes scolaires a souffert de n’être pas assez anticipée et de fait assez chaotique. Maintenant que beaucoup des difficultés rencontrées au début de la réforme sont peu à peu résolues et que les élèves, les parents, les équipes pédagogiques et les professionnels chargés de la mise en place des TAP commencent à s’adapter à cette nouvelle donne, il est particulièrement regrettable de voir ce retour précipité à une semaine de quatre jours qui créera son lot de dysfonctionnements.

De fait, de nombreux enseignants, y compris parmi ceux qui étaient très réservés sur la matinée de classe supplémentaire, demandent surtout qu’on arrête de modifier sans cesse, sans évaluation et sans réelle négociation l’organisation du temps scolaire. 

Le ministère remet en cause une réforme critiquable mais sans présenter d’évaluation sur une question aussi importante.
Nous sommes le seul pays d’Europe à revenir à une intensification des journées de classe : la moindre des choses serait de prendre le temps d’y réfléchir.

Avant tout retour en arrière, nous attendions de ce gouvernement qu’il dresse avec tous les partenaires un vrai bilan, cela n’aura malheureusement pas lieu.

Améliorer les conditions de travail.

C’est un des arguments pour revenir à 4 jours… mais aussi pour rester à 4 jours et demi. Cette question mérite beaucoup plus qu’une décision prise par chaque commune, avec si peu de débat ou de concertation.

Qu’en est-il du travail que cela va engager pour les services du département, du travail que cela va engendrer pour l’organisation des temps partiels, etc ?

Autre argument, la fatigue des enfants.

Est-on bien sûr que le retour à 4 jours va améliorer le problème ? Quel temps se donne-t-on pour y réfléchir ? Est-on bien prêt à remettre les APC en plus d’une journée de 6h ?

Quel respect pour les parents de décider juste avant les vacances d’été d’une nouvelle organisation pour la rentrée ?

  • Qui gardera les enfants le mercredi matin ? Le centre aéré ?
  • Qu’en sera-t-il du travail des femmes, qui pour beaucoup avaient pu faire le choix d’augmenter leur temps de travail le mercredi matin ?

Dans l’intérêt des parents, des enfants et des personnels, nous avons là une responsabilité particulière, dont il nous faut avoir conscience, dans l’avis que nous émettrons ce soir.

 

L’organisation des TAP a permis à de nombreux enfants de découvrir et pratiquer des activités auxquelles ils n’auraient jamais eu accès.

Certains ont montré du doigt le caractère inégalitaire de cette organisation.

Se contente-t-on de laisser ces activités aux familles les plus aisées ? 

Le Sgen-CFDT demande donc du temps pour que de telles décisions soient prises.

Il n’a pas été écouté par un nouveau ministre qui s’annonce pragmatique en laissant la « liberté » à chacun dès cette rentrée. Une liberté sans cadrage risque fort de mener à la cacophonie.

Ce retour en arrière sur les rythmes scolaires, comme celui sur la réforme du collège, donne le signe qu’il n’est pas utile de suivre les instructions ministérielles… puisqu’il suffit d’attendre un peu… Est-ce la meilleure façon de piloter ?

Pour le Sgen-CFDT, si l’on veut construire une école de la réussite pour tous, et en particulier des plus défavorisés, il faut accepter l’idée que c’est un enjeu au long terme et qu’on ne peut changer de politique éducative incessamment. C’est irrespectueux de l’engagement professionnel de tous les personnels de l’Éducation nationale.

On a parlé de bienveillance à l’école, le Sgen-CFDT revendique cet objectif : La bienveillance pour tous, les élèves ET les personnels.