[1D-38] CAPD Isère du 23 mai 2023

Déclaration préalable du Sgen-CFDT à la CAPD de l’Isère du 23 mai 2023

Monsieur le Directeur académique, mesdames et messieurs les membres de la CAPD,

Lorsque nos collègues forment un recours afin que soit révisée l’appréciation finale de leur rendez-vous de carrière, c’est qu’ils ou elles estiment que celle-ci ne reconnaît pas leur engagement professionnel à sa juste valeur.

La reconnaissance, elle était également espérée en termes de rémunération.
Les annonces du Président de la République et du gouvernement ne sont pas à la hauteur des attentes des personnels et du Sgen-CFDT.

La seule véritable revalorisation se trouve dans la partie « socle ».
Même si la promesse d’augmentation de 10% sans condition n’est pas tenue, le Sgen-CFDT acte le doublement de l’ISAE, l’augmentation du taux de promotion à la hors classe, l’augmentation du contingentement à la classe exceptionnelle, l’amélioration des reclassements.

Mais avec le « pacte » et son « travailler plus pour gagner plus » le ministère détourne le regard sur les conditions de travail, la qualité de vie au travail.
Le travail enseignant s’est beaucoup transformé ces dernières décennies, il s’est intensifié, et les missions particulières sur la base du volontariat se sont multipliées sans reconnaissance ni organisation soutenable. Les transformations du système éducatif multiplient les temps de réunions nécessaires pour le bon fonctionnement de l’École, en particulier dans le domaine de l’inclusion, de l’accompagnement des élèves et de l’orientation. Le temps de travail global « toutes tâches comprises » des enseignant.e.s est très élevé.
Cette situation débouche sur un épuisement professionnel massif, décrit par la CFDT depuis longtemps et que le ministère ne peut ignorer compte-tenu des rapports des CHSCT et maintenant des formations spécialisées santé et sécurité au travail.
Vouloir confier des heures de soutien à des professeurs des écoles au collège, c’est mal connaître la réalité du travail des enseignant.e.s du premier degré. Comment mettre en œuvre cette mesure alors qu’il n’y a pas forcément de proximité géographique entre les écoles et le collège ? Comment imaginer que les professeur.e.s des écoles puissent être volontaires alors que leurs journées sont déjà éreintantes et que leur temps de travail hebdomadaire explose ? Certes, près de 70€ de l’heure c’est du jamais vu et tout particulièrement pour les professeur.e.s des écoles ; mais alors, ce sera au détriment d’autres formes d’investissement, le temps n’étant pas incompressible.

Le Sgen-CFDT revendique :
– la revalorisation du point d’indice pour palier l’inflation et le déclassement subi depuis 30 ans ;
– le triplement de l’ISAE ;
– la mise en place d’un plan d’augmentation pluriannuel ;
– une vraie médecine du travail ;
– la valorisation des missions déjà existantes et la prise en compte de l’intensification du métier d’enseignant.

La reconnaissance, elle peut se concrétiser également sous la forme de la retraite, après une vie de travail.
Les centaines de milliers de travailleurs qui, ces derniers mois, ont manifesté contre une réforme des retraites ignorant la réalité du vécu au travail aspirent à être considérés autrement par le gouvernement.
Même si la CFDT prend acte de la promulgation de la loi et ne remet pas en cause la décision du Conseil constitutionnel, elle reste aussi « remontée » contre cette réforme et entend bien le faire savoir, notamment en appelant, avec l’intersyndicale, à la journée de mobilisation du 6 juin.