[1D-38] Affectation des lauréat.e.s du CRPE 2022

A l'occasion du CTSD de l'Isère du 27 juin 2022, le Sgen-CFDT a fait une déclaration pour dénoncer les conditions dans lesquelles la répartition des PES dans les départements de l'académie a été faite.

Face à la crise du recrutement, fallait-il vraiment faire le choix du pire ?

La crise tendancielle du recrutement de professeurs des écoles, même si elle n’est pas aussi aigüe que pour d’autres corps, est réelle. Cette année, elle est aggravée conjoncturellement par la mise en œuvre de la réforme de la formation qui entraîne « un creux de vague ».

Face à cette situation, qui pouvait être anticipée, on aurait pu s’attendre à une mesure rendant plus attractive l’entrée dans le métier : celle que le Sgen-CFDT revendique depuis de nombreuses années, à savoir la prise en compte des situations familiales pour la répartition des lauréats dans les départements.

Non, le choix du Rectorat a été d’affecter les PE stagiaires d’abord en fonction de leur quotité de service (temps complet ou mi-temps devant élèves) et en fonction des capacités d’accueil (postes à temps plein et postes à mi-temps) qui sont ouvertes dans chaque département ; et ensuite seulement en tenant compte des vœux formulés.

Ces modalités d’affectation ont été mises en œuvre sans en informer au préalable les candidats au concours… ni les représentants du personnel.

Les affectations ont provoqué une grande colère et une désespérance chez des lauréat.e.s bien classé.e.s mais qui sont néanmoins affecté.e.s sur leur deuxième ou troisième vœu, voire au-delà. L’image renvoyée est celle d’une institution qui met en place des règles de manière opaque voire arbitraire, sans se soucier de la qualité de vie de ses futurs agents. On peut craindre que beaucoup de lauréats.e.s, en tout cas plus que les années passées, fassent le choix de renoncer au bénéfice du concours. Certain.e.s vont alors se tourner vers des emplois d’enseignants contractuels, qui leur sont parfois d’ores et déjà proposés, entrainant la précarisation d’un métier que le Gouvernement nous assure paradoxalement vouloir valoriser… !

Cette situation ne va faire que des perdants : ces personnes qui vont renoncer à devenir PE stagiaire malgré l’investissement mis à réussir le concours, les départements qui vont se retrouver en déficit accru de ressource humaine et, par conséquent, les usagers du service public de l’Éducation nationale.