Réforme du lycée: le point dans l’académie de Grenoble

Mise à jour 17/12: Carte des spécialités dans l’académie de Grenoble: dernières infos ici.

Le calendrier de la réforme dans l’académie de Grenoble

• un groupe de pilotage avec des IPR, chefs d’établissements, représentants du Supérieur et du Rectorat
• Réunions de bassins des chefs d’établissements → remontées des demandes de spécialités pour le 16/11
• un Groupe de travail issu du CTA réuni le 8/11 et le 17/12 (dont 2 représentants Sgen-CFDT)
• Comité Technique Académique (CTA) avec la carte des spécialités le 8 janvier 2019
• CTA pour les Dotations Globales le 17 janvier 2019

Analyses et interventions du Sgen-CFDT lors du GT du 8/11 et du CTA du 13/11

Au sujet des remontées des demandes de spécialités par les établissements pour le 16/11 :

Le Sgen-CFDT s’est indigné des restrictions « suggérées » aux chefs d’établissement sur le nombre de spécialités lors des réunions de bassin.

→ On peut s’interroger sur ces demandes : verra-t-on seulement des demandes déjà pilotées et contraintes ?

Pour le Sgen-CFDT, toutes les spécialités déjà existantes doivent au moins pouvoir être demandées par l’établissement.

Le Sgen-CFDT a relayé les nombreuses inquiétudes du terrain:

• Manque d’informations alors que les élèves de 2nde doivent choisir les spécialités
• Programmes plutôt élitistes
• « Mutualisations » peu opérationnelles
• Comment choisir les spécialités sans connaître les attendus du Supérieur ?
• Fortes inquiétudes sur les postes

Les demandes du Sgen-CFDT :

• Besoin d’outils et de formations pour les proviseurs et adjoints, afin d’anticiper et de gérer les emplois du temps et les combinaisons de spécialités. Il ne serait pas tolérable qu’un élève ne puisse suivre une spécialité existant au lycée pour des raisons techniques.
• Concertations : Les équipes doivent être consultées et associées (ce n’est pas le cas partout).
  Le Sgen-CFDT demande une journée banalisée en janvier-février dans chaque établissement.

Quelques réponses du Rectorat:

Il semble qu’une demi-journée (ou journée?) banalisée est prévue.

La Rectrice a dit qu’il faudra que le Supérieur s’adapte, par exemple qu’un élève puisse faire médecine sans avoir pris maths/physique/SVT.
Elle a dit également que certes les programmes sont ambitieux, mais ce n’est pas pour rendre le lycée général élitiste ; ce qu’il faudra c’est mieux accompagner les élèves pour qu’ils réussissent malgré ces exigences.

 un discours intenable, déconnecté des réalités de terrain… ?

A suivre…

La carte des spécialités sera discutée en GT le 17 décembre puis présentée au CTA le 8 janvier. Contactez le Sgen-CFDT pour toute précision concernant votre établissement. Nous mettrons à jour cet article au fur et à mesure.

La réforme: ce qu’on sait, ce qui change, et quand

Rentrée 2018 :

tests de positionnement en maths et français,
54h d’accompagnement à l’orientation pour les élèves de 2nde

Rentrée 2019 : début réforme Bac + lycée

Élèves de 2nde – Nouveaux programmes
Élèves de première – nouveaux programmes et nouvelles épreuves de Bac

Rentrée 2020 :

Élèves de terminales : nouveaux programmes et nouvelles épreuves du Bac

La classe de 2nde (générale et technologique)

• Disparition des enseignements d’exploration
• Des enseignements communs (26h30 par semaine), avec désormais des SES ( 1h30) et un enseignement de « sciences numériques et technologie » (1h30).

• Des enseignements optionnels (et facultatifs) à choisir dans 2 catégories :
  1 parmi des enseignements  optionnels “technologiques” ( en général1h30)
  1 parmi des enseignements optionnels “classiques” proposés pendant les 3 ans du lycée (en général 3h) (Ex:Arts, LV3, latin…).
  Le latin ou le grec peuvent être choisis en plus

• Les dispositifs particuliers (sections européennes, internationales…) sont maintenus en l’état (C’est-à-dire sur autorisation et financement dérogatoires)
• Rappel : une marge horaire de 12h hebdomadaire est attribuée par division , éventuellement abondée par le recteur en fonction des spécificités de l’établissement. Son utilisation relève de discussions en conseil pédagogique et d’une validation en CA.

Que se passe-t-il en fin de 2nde?

L’orientation des élèves en fin de 2nde : (circulaire du 27 septembre)

• Pour la voie générale, le choix des spécialités est laissé aux familles
• Les élèves font 4 ou 5 vœux de spécialité au 2ème trimestre de 2nde
• Le conseil de classe de 2ème trimestre donne un avis, les équipes « discutent » et conseillent les élèves durant le 3ème trimestre.
• Le conseil de classe du 3ème trimestre prononce une décision d’orientation vers une série technologique, ou vers la voie générale : dans ce cas, les choix définitifs des spécialités sont de la responsabilité de l’élève et de sa famille (donc pas d’appel, sauf pour changer de voie, ou de série en voie techno)

L’esprit de ce dernier texte implique de partir des vœux des élèves pour créer des groupes de spécialités.

-> Donc pas de combinaisons préalables proposées

-> Donc pas de « triplettes » ou de « doublettes » imposées

Points de vigilance : pas de classes reconstituées de type S, ES L ? des groupes hétérogènes en tronc commun ? Quid du format des conseils de classe ? Du rôle de PP ? Quel accompagnement pour les choix de spécialités ?

Le cycle terminal de la voie technologique

La voie technologique conserve ses séries, les élèves y suivent :

• des enseignements communs (14h par semaine en 1ère, 13h par semaine en terminale),

• 3 enseignements de spécialité imposés par la série, ST2S, STL, STD2A, STI2D, STMG, STHR.
  MAIS attention, dans les séries STL, STI2D et STMG, les élèves choisissent un enseignement spécifique en lien avec les enseignements de spécialité de la série , parfois en 1ère et terminale (STL) parfois seulement en terminale (STI2D, STMG) .

• des enseignements optionnels (et facultatifs) (Arts ou EPS)
• Rappel : Une marge horaire est laissée à la disposition des établissements. Son volume est calculé en divisant par vingt-neuf le nombre d’élèves dont l’inscription est prévue dans l’établissement à la rentrée scolaire suivante dans les classes de première et de terminale de chaque série, puis en multipliant le résultat obtenu par :
  – huit pour la série STMG ;
  – dix pour la série ST2S ;
  – quatorze pour les séries STD2A, STHR, STI2D et STL,
  et, enfin, en arrondissant le résultat ainsi obtenu à l’entier supérieur.

Voie générale: pas de filières, choix de spécialités

La 1ère générale

Il n’y a plus de séries, les élèves suivent :

• des enseignements communs (16h par semaine), avec désormais un enseignement scientifique pour tous  (2h)

• 3 enseignements de spécialités, choisis par les élèves (4h/semaine pour chacun) parmi 12

• des enseignements optionnels (et facultatifs) de 3h (Ex : latin, LV3…)
• Attention ! les enseignements optionnels :
  sont a priori des enseignements déjà choisis par les élèves en classe de 2nde
  seront évalués uniquement en « contrôle continu « 10% », (sauf latin/grec ? )
  la note qui comptera pour le bac (y compris si elle est inférieure à 10/20) sera la moyenne des notes des classes de 1ère et terminale du bulletin

• Les élèves abandonnent une des 3 spécialités en fin de 1ère (avec une épreuve pour celle-ci)

La classe de Terminale générale

Les élèves suivent :

• des enseignements communs (15h30), toujours avec un enseignement scientifique pour tous  (2h)

• 2 enseignements de spécialité, choisis parmi 3 suivies en classe de 1ère
• des enseignements optionnels (et facultatifs) de 3h :
  ceux déjà suivis en 2nde et 1ère (Ex : latin, LV3…)
  un enseignement parmi “maths expertes”, “maths  complémentaires” et “droit et grands enjeux du monde contemporain”

• A noter : les 2 épreuves terminales de spécialité se dérouleront en mai, le temps des cours « libérés » ensuite, sera consacré à la préparation de l’épreuve orale, qui repose sur un projet « prenant appui sur au moins une des disciplines de spécialité »

Les programmes

Consulter les projets de programme sur le site eduscol.

Lire les analyses du Sgen-CFDT sur les programmes.

Quels enseignants pour quels cours ? On ne le sait pas encore

• Dans les spécialités « pluridisciplinaires » (Ex : « Humanités, littérature et philosophie », « langues, littérature et culture étrangère »…)
• Dans l’enseignement scientifique du tronc commun en cycle terminal
• Dans l’enseignement « sciences numériques et technologiques »

L’accompagnement des élèves

Il n’y a plus d‘accompagnement personnalisé obligatoire pour tous, MAIS les lycées doivent proposer :

• de l’AP « selon les besoins des élèves »
• 54h « indicatives » d’accompagnement à l’orientation (y compris les forums, interventions psy-EN…)
• sur quel financement : marge horaire…
• Les modalités de ces dispositifs doivent être discutées en conseil pédagogique et validées en CA

Nouveau bac: l’évaluation continuelle

Le Sgen-CFDT a voté contre tous les textes présentés au CSE (lycée+bac)

Parce que la réforme du lycée :

• n’améliore pas l’existant
• ne rend pas le lycée plus juste socialement
• ne permet pas une meilleure construction des parcours pour les élèves

Parce que la réforme du Bac :

• accroît la charge de travail des personnels
• transforme les personnels en opérateurs des consignes ministérielles alors que pour le Sgen-CFDT ils sont avant tout des concepteurs.
• provoquera un stress permanent « de la note »
• est incohérente avec les objectifs affichés (simplification, prise en compte du Bac pour le sup…)

Et maintenant? Des moyens dès la rentrée 2019 !

zéro suppression de poste liée à cette réforme

Pour cela,  la DHG actuelle doit être sécurisée pendant la mise en place de la réforme. Le ministre a annoncé une réforme à moyens constants, chiche !

des formations pour tous les enseignants :

sur les programmes
sur les nouvelles modalités d’évaluation (articulation entre les différentes modalités du bac : épreuves terminales, épreuves communes, tronc commun…)

Pour réussir une réforme, il faut des moyens, et une stabilité des équipes !

Une journée banalisée pour mener une réflexion collective dans chaque établissement :

Parce que tous les personnels doivent participer aux décisions qui vont les impacter, et réfléchir aux conséquences :  sur les postes, sur les organisations pédagogiques,  sur les conditions de travail (EDT, taille des classes, accompagnement à l’orientation…)

Ce sont bien les personnels des lycées qui sont les plus compétents pour faire les arbitrages entre le possible et le faisable.

Le rectorat ne doit imposer aux lycées ni l’implantation des spécialités, ni les modalités de combinaisons.