Une entrevue avec la Direction Générale de l'Enseignement et de la Recherche s'est tenue en bilatérale avec vos représentants CFDT élus CSAM/CSAEA. Ces moments d'échanges, qui ont lieu en amont de chaque rentrée, permettent de jeter un éclairage sur la nature de ce que sera 2024.
Les priorités d’action dans l’enseignement agricole technique pour 2024/2025
Deux axes clairs pour la rentrée 2024 :
- Faire partager à tous les apprenants, dans leur diversité, les valeurs de la République. Garantir, en tout lieu et en tout temps, le respect des principes généraux de l’éducation définis au livre premier du code de l’éducation (L.111-1 à L.111-6).
- Offrir à de plus en plus d’apprenants, dans le cadre d’une politique de renouvellement des générations adaptée à chaque territoire, une formation et une éducation qui feront d’eux à la fois des futurs professionnels performants dans les métiers du vivant et des citoyens éclairés capables d’agir dans une société complexe. […] qu’ils soient en mesure tout à la fois de produire, d’innover et de relever les défis, en particulier des transitions agroécologique et climatique.
Rentrée 2024 sous le signe de la simplification
Le bien-être au travail des agents passe par des orientations claires, définies et cadrées.
La CFDT Éducation Formation et Recherche Publiques se déclare satisfaite du travail fait en direction des agents par la DGER, pour simplifier la mise en place des projets au quotidien.
Des axes de travail très ciblés
- Les axes de travail pour cette rentrée, reposent sur les priorités supra. Une note a été publiée le 28 août pour donner un cadre d’action à ces priorités. « Mobilisation de l’enseignement agricole en faveur des valeurs de la République : priorités pour l’année scolaire 2024-2025 ».
- Le deuxième axe de travail trouvera son pendant dans la rénovation des Bac pro CGEA.
- Renouvellement et transition verront également le dispositif « enseigner à produire autrement » interrogé et mis en phase avec le concept de résilience climatique.
Pour la CFDT, le Bac pro CGEA est stratégique. Le BPREA devrait profiter de cette rénovation pour accueillir davantage d’apprenants. La CFDT alerte cependant sur la déprise dans cette formation en cette rentrée 2024.
Simplification des process et des procédures
- Un modèle unique de convention de stage, traduit en trois langues, sera proposé aux établissements. Des essais sur la signature numérique de ces conventions sont en cours.
- Les établissements ne seront plus sous la pression des remontées des chiffres de rentrée. En effet, la remontée des chiffres sur cinq ans permettra de démontrer l’augmentation des effectifs élèves, bien mieux que les fluctuations annuelles. Ainsi, l’évaluation des effectifs élèves remontra en octobre, une fois la donnée stabilisée.
- Le recrutement des contractuels enseignants se simplifie. Un nouveau processus de recrutement permet un traitement rapide de la mise en paye. La mise en place d’un acompte pour les recrues de dernières minutes, à hauteur de 90% du salaire, est également une avancée notable.
- La prise en compte d’une part CIA pour les IAE en compensation des heures supplémentaires est une première avancée. La DGER cherche à présent un vecteur pour rendre le paiement de ces heures possible réglementairement.
- Les systèmes d’information permettant de converger avec ceux de l’Education nationale (EN) sont en train d’être implémentés. 4 équivalents temps pleins sont en renfort pour qu’à la rentrée 2026 tous ces systèmes soient convergents. Le processus va impliquer un gros travail pour la mise en place des bourses. En attendant, ce sont les « petites mains laborieuses des secrétaires » en charge du dossier qui devront œuvrer.
La CFDT salue le travail des services examen à tous les niveaux. Les avances de frais demandées par la CFDT au bénéfice des examinateurs, et le paiement des vacations examens, ont été mis en place de manière très efficiente.
Un Flash Info utile
Par ailleurs, un Flash Info publié par la DGER permet, pour la première fois, de lister tous les appels à projet sur un même document. Cette simplification permet de donner aux équipes une vue globale de ce qu’il est possible de mettre en œuvre, indépendamment d’un budget qui s’annonce serré.
Perspectives budgétaires pour la rentrée 2024
L’actualité politique mouvante ne permet pas de projections certaines. Cependant, il est à noter que les briques du pacte enseignant ne devraient pas être impactées par cette mouvance. Il apparaît que toutes les mesures qui ne seraient pas finançables sont en suspens. Ainsi, le choc des savoirs n’impactera pas l’enseignement agricole. Les classes passerelles à horizon 2025, si la trajectoire gouvernementale reste la même, pourraient devenir un sujet pour le recrutement dans l’enseignement agricole.
La CFDT veillera à la mise en place des moyens qui seront nécessaires à la parité entre l’éducation nationale et l’enseignement agricole.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les perspectives de mesures catégorielles sont en berne. Ex : revalorisation de la filière Formation recherche.
Les mesures de la loi d’orientation agricole risquent de ne pas trouver financement. La CFDT salue la détermination de la DGER à mettre en place le bachelor Agro. Il est essentiel de trouver les financements qui vont permettre cette mise en place.
Les budgets d’établissement ne peuvent pas être le vecteur permettant de palier l’absence de financement de l’état. Ainsi, la DGER fait-elle son possible pour que les ETP correspondant aux agents comptables, soient transférés sur le programme du ministère de l’Agriculture. La CFDT portera cette demande.
La CFDT porte et continuera de porter la demande d’une modification du code rural pour permettre à l’état de venir en aide aux EPLEFPA en grave crise financière.
Plan national de développement vétérinaire (SUP)
Pour faire face à la pénurie de vétérinaires, notamment en milieu rural, le Gouvernement a initié un plan de renforcement (+ d’ETP) des quatre écoles nationales vétérinaires (ENV) pour la période 2023-2025.
L’objectif de +75% de vétérinaires formés en France d’ici à 2030 par rapport à 2017, dont la moitié recrutée post-bac est mis à mal par le non-financement de 8 ETP budgétisés dans ce plan. Les écoles ont réussi leur pari. La CFDT considère que mettre à mal ce plan national est une erreur politique.
La CFDT demande que ces ETP restent dans l’équation d’un plan qui a démontré son efficacité.
Les défis qui s’annoncent
La CFDT salue l’esprit entrepreneurial animant le directeur général et ses équipes, malgré les revers financiers auxquels il va falloir faire face. L’esprit de simplification est une avancée pour les EPL et les équipes.
Les demandes de la CFDT qui ont toutes trouvé un écho favorable :
- expertise de la problématique des agents de la DIRED (SUP).
- expertise des problématiques d’établissements en difficultés.
- mise en place du dispositif passerelle de l’EN (détachement dans le corps des attachés), auprès des enseignants et CPE en administration centrale, services déconcentrés et postes à responsabilités (statut d’emploi).
Les propositions de l’administration :
- expertise du DNA (dispositif national d’appui),
- mise en place obligatoire du protocole blanc dans les EPLEFPA avant la fin de l’année 2024,
- examen de la pertinence de l’aptitude de stage délivrée par certificat médical,
- question de la représentativité dans les conseils d’administration des EPL,
- expertise dans la mise en place de la FPCA (regroupement des CFA et des CFPPA).
La CFDT prend acte de cette dynamique positive pour cette rentrée 2024 à laquelle elle souscrit.