Déclaration préalable du Sgen-CFDT au CTSD de l’Isère du 7 septembre 2022
La perte d’attractivité du métier d’enseignant fait actuellement la UNE des médias : le nombre de renoncements, démissions, demandes de disponibilité, ruptures conventionnelles ou tout autre moyen de quitter l’Éducation Nationale sont régulièrement en augmentation ; le nombre de candidats aux concours, en baisse depuis plusieurs années, ne permet désormais plus de couvrir les besoins. Or, depuis de nombreuses années, le Sgen-CFDT a alerté l’institution sur la problématique salariale, le sentiment de déclassement et de non reconnaissance sociale, les missions sans cesse alourdies, les conditions de travail dégradées des enseignants… Ce n’est donc pas avec surprise mais avec fatalisme et regrets que nous constatons l’inévitable. L’État n’a pas accordé les moyens nécessaires à une véritable politique éducative ; de fait, enseignants, élèves et, au-delà, la société dans son ensemble en paient aujourd’hui le prix. À l’aune des annonces médiatiques des derniers jours, nous notons que l’institution n’est plus aujourd’hui dans le déni des réalités. Soudainement, l’Éducation devient même une priorité de Monsieur le Président de la République. Cinq ans après, il était temps… Reste que les personnels ont souvent été échaudés par les annonces non suivies d’effets : nous attendons donc que les discours se traduisent rapidement en actes et que les décisions prises le soient en concertation avec les enseignants et leurs représentants.
Le Sgen-CFDT souhaite à l’occasion de cette instance pointer, à nouveau, deux problèmes majeurs qui, s’ils ne font pas les gros titres médiatiques, participent de la dégradation des conditions de travail des personnels.
Le premier est le bâti scolaire.
L’épidémie de Covid a mis en lumière le problème de la qualité de l’air, l’insuffisance des points d’eau dans de nombreux établissements. Les canicules, désormais appelées à se répéter, rendent quant à elles, insupportable le travail dans des bâtiments très chauds alors qu’ils sont difficiles à chauffer en hiver. L’État doit engager une concertation avec les communes et les collectivités territoriales pour diagnostiquer et apporter des solutions concrètes aux établissements concernés. Il faut que nos institutions cessent de se renvoyer la balle des responsabilités et travaillent de concert. Nous souhaitons que ce soit là un des sujets de la « grande concertation » annoncée.
Nous appelons les collectivités territoriales à s’engager dans une politique ambitieuse, dans le domaine du bâti scolaire pour les élèves de notre département.
Deuxième point, l’école inclusive.
Le rapport de la défenseure des droits du 25 août 2022 rejoint le constat alarmant du Sgen-CFDT. Ce rapport pointe notamment, je cite, « des modalités d’accompagnement inadaptées aux besoins des élèves en situation de handicap » avec, entre autre :
- un « manque de concertation des acteurs » ;
- « l’inexistence de la formation des enseignants » et celle « insuffisante et inadaptée des AESH » ;
- une gestion des PIAL qui vise « à la rationalité au détriment de la prise en compte des besoins des enfants » ;
- la « précarité », le « manque de reconnaissance », la « marginalisation » des personnels AESH…
Nous appelons l’institution à mettre en œuvre les préconisations de la défenseure des droits et à déployer enfin les moyens nécessaires à une politique de l’inclusion qui ne soit pas simplement une politique de façade…
Accompagner les personnels, résoudre les problématiques concrètes du terrain, doivent être les priorités d’une politique éducative qui ne se paie pas de mots mais s’ancre dans le réel. Ainsi, les évaluations d’école qui vont se généraliser, de même que les nouvelles évaluations nationales, vont-elles répondre à ces priorités ? Les éléments dont nous disposons nous amènent plutôt à craindre la lourdeur d’un dispositif et sa faible répercussion sur l’exercice de nos métiers.
Concernant la carte scolaire, peu de mesures sont présentées dans le document préparatoire, c’était attendu car vous nous l’aviez annoncé, Madame la Directrice académique ; par contre, nous sommes surpris que vous envisagiez une fermeture « sèche », contrairement à la pratique habituelle. Nous sommes là pour échanger, mais ne pourrons voter pour un projet contenant une fermeture non anticipée.