Dès le 29 mars en GNPD, nous interpelions le ministre sur la situation sanitaire des EPLE et la nécessité de sécuriser l'organisation de la fin de l'année scolaire. Des demandes renouvelées auprès de son cabinet au lendemain des annonces présidentielles. Des questions restées sans réponse...
Depuis la rentrée 2020, les personnels de direction ne connaissent qu’un impératif : gérer la crise sanitaire alors que les vagues se succèdent. Les nouvelles modalités annoncées pour les quatre semaines à venir entrainent de nouvelles réorganisations pour les élèves et les personnels, ce qui amène à faire des choix et à définir des priorités.
Redessiner la fin de l’année scolaire et se fixer des priorités claires
Plus que jamais dans cette dernière période la navigation à vue de l’institution n’est plus tenable. Les communautés scolaires ont besoin d’être confortées sur la prise en compte de la réalité de ce qu’ils vivent au quotidien et des difficultés qui sont les leurs. Les dernières instructions sur la fermeture des établissements au public sont, une fois de plus, peu claires voire contradictoires.
La navigation à vue de l’institution n’est plus tenable…
Dans cette crise, les personnels de direction refusent de piloter dans l’obscurité et d’être dans l’attente permanente d’injonctions niant les contextes d’exercice. Parents, élèves comme enseignants vivent l’urgente nécessité de connaitre les conditions de leur retour, évoqué en 1/2 jauge par le président de la République. Mais ils ont également besoin de savoir comment seront organisés les examens, les différentes certifications ou encore comment sera sécurisé l’accompagnement des parcours des élèves, notamment en matière d’orientation.
Les personnels de direction qui déjà préparent la prochaine année scolaire ont besoin de perspectives qui aillent au-delà de 15 jours. Pour le Sgen-CFDT, PIX, Ev@lang ou encore le SNU et le PIAL doivent faire l’objet d’ajustement voire d’ajournement pour pouvoir se concentrer sur l’organisation de l’accompagnement des élèves au retour de ce nouvel épisode de confinement, et plus largement sur les perspectives de reprise et les évolutions nécessaires de notre système après cette crise.
Connaitre dès maintenant les moyens qui seront mis en œuvre pour pallier aux conséquences de la crise à la rentrée prochaine
Professionnels et usagers ont besoin de savoir comment sera organisée la prochaine rentrée, quel accompagnement sera proposé, quelles priorités seront définies par notre ministère mais également de quels moyens nous disposerons. Des moyens qui ne peuvent se limiter à des heures supplémentaires et exclusivement des moyens d’enseignements car il faut également davantage de psy-EN et d’AS aux côtés des équipes.
Le monde scolaire a besoin de perspectives…
Le monde scolaire a besoin de ces perspectives pour espérer, se rassurer plutôt qu’être suspendu chaque semaine aux prises de nouvelles décisions. Ces incertitudes, ces manques de vision d’avenir auxquelles s’ajoutent les conséquences psychologiques de cette crise, conduisent à une défiance de plus en plus forte vis-à-vis de ceux qui sont chargés sur le terrain de conduire la politique éducative du pays.
Comme le soulignait notre secrétaire générale, Catherine Nave-Bekhti, il faut envisager tous les scénarii, y compris ceux que nous ne voulons ne pas voir se réaliser, pour mieux aborder et donc mieux prendre en charge et accompagner les personnels, les usagers, la politique nationale : anticiper, prévoir, rassurer.
Avoir des informations sur la temporalité et l’organisation de la campagne de vaccination des personnels
Aussi, après les déclarations de Monsieur le Président de la République concernant la vaccination des enseignants, qui est un signe positif si on considère évidemment que le terme « enseignant » est une facilité de langage qui englobe toute la communauté éducative, nous n’avons aucune information sur son opérabilité. Pour le Sgen-CFDT, il est nécessaire que le calendrier de cette vaccination prioritaire, comme son organisation qui va fortement impacter les EPLE, soit rapidement connu.
Redonner du sens à notre action
Nous savons le souci du ministère quant à la qualité du dialogue social qui n’a jamais cessé avec les services. Un certain nombre d’avancés pour notre profession en témoignent mais il reste beaucoup à faire. Le Sgen-CFDT continuera d’être force de proposition dans le dialogue qui va s’engager sur les conditions d’exercice du métier. Le fil conducteur pour notre organisation syndicale sera de redonner sens à notre profession qui doit s’envisager et s’exercer par la notion de pilotage de l’ensemble des activités relevant de l’EPLE. Ce sens que beaucoup de nos collègues disent avoir perdu ces derniers mois.