Retrouvez le lien vers les décisions de la Dasen et lisez la déclaration du Sgen-CFDT.
Consultez les mesures décidées par la Dasen après consultation du CTSD de l’Isère.
Déclaration préalable du Sgen-CFDT au CTSD de l’Isère du 4 septembre 2020
Madame la Directrice académique, mesdames et messieurs les membres du CTSD,
La longue, très longue période de confinement, dé-confinement, petit retour, retour pour tous, grandes vacances, apprenantes pour certains, a marqué l’ensemble de la communauté éducative. Chacun a fait sur le terrain avec son matériel, sa connexion. Les personnels ont fait preuve de réactivité et d’imagination pour garder le contact avec leurs élèves.
Mais l’école c’est quand même mieux à l’école qu’à distance, avec les outils : manuels, cahiers que l’on a l’habitude d’utiliser et surtout le plaisir d’échanger avec ses pairs, avec son enseignante, son enseignant. Alors, pour cette rentrée on aimerait croire à l’école d’après, où la confiance ne serait pas qu’un slogan.
Au mois de juin, le Sgen-CFDT a avancé 12 propositions pour des conditions de rentrée différentes, notamment :
Mettre à disposition des enseignants des outils diagnostic adaptés.
Des outils de positionnement ont été mis à disposition des enseignants, sans cependant revenir sur les évaluations nationales standardisées dont le passage à partir du 14 septembre va être une charge supplémentaire pour les écoles et les établissements en début d’année.
Investir dans l’accompagnement personnalisé.
Le besoin criant de personnels RASED ne peut passer inaperçu dans ce contexte particulier où la difficulté scolaire déjà présente se trouve renforcée par les conditions de poursuite de scolarité et/ou de décrochage lors de ces trois derniers mois.
Le port du masque, une donnée essentielle dans ce nouveau contexte, va obliger les personnels, comme les élèves, à s’adapter, à développer d’autres canaux de communication, à multiplier les outils pédagogiques. Il sera de la responsabilité de l’institution de soutenir les équipes dans la définition de stratégies de différenciation et de pédagogies explicites et ambitieuses.
Poursuivre ce qui a été mené en termes de coéducation et d’alliances éducatives.
Le sujet n’est pas mis en avant dans les documents de rentrée, que ce soit dans la circulaire de rentrée (une seule mention, celle des cités éducatives) ou dans les documents d’accompagnement.
Adapter et faire évoluer les programmes.
Pas d’aménagement de programmes mais une série de priorités définies par niveau et par disciplines. Si ces fiches échappent à la logique du retard à rattraper, développé dans le discours ministériel, on retrouve au niveau primaire et collège l’insistance sur les fondamentaux alors que la logique du socle commun aurait été plus adaptée à la situation.
Faire vraiment confiance aux actrices et acteurs de la première ligne éducative.
Cette confiance est affichée dès l’introduction de la circulaire de rentrée, ce qui revient à prendre acte de ce qui s’est passé pendant le confinement. Mais, malheureusement, la suite de la circulaire ne va pas dans ce sens en empilant des priorités au risque de brouiller le discours.
Favoriser la présence de maîtres surnuméraires dans le 1er degré.
Une partie des créations de postes supplémentaires datait d’avant la crise sanitaire mais il y a bien eu un abondement de 1 248 postes courant avril, dont 625 postes aux CRPE. Restent donc 623 postes budgétaires à pourvoir. Sans doute par des contractuel.le.s ? Pour faire face à la pénurie de titulaires de secteur et de remplaçants qui semble se faire jour dès maintenant dans certaines circonscriptions. Pas pour des postes de plus de maîtres que de classes, donc.
S’appuyer sur des référentiels déjà existants, notamment celui de l’éducation prioritaire.
Cette proposition n’a pas été prise en compte, et on ne peut que constater que le ministère continue à ne pas s’appuyer sur ce qui a été fait avant lui.
C’est une rentrée « normale ». Effectivement, comme d’habitude, le ministre décide, s’adresse aux médias, et charge à chacun d’appliquer les directives à son niveau. L’ensemble de la communauté éducative (enseignants, AESH, administratifs, personnels de direction) est fatigué des annonces faites au dernier moment, souvent contradictoires à quelques jours d’intervalle. Pour le Sgen-CFDT l’école de la confiance signifie prise de décision intelligente au plus près du terrain en fonction de la situation locale.
Tout doit être mis en œuvre pour que chaque élève poursuive ses apprentissages dans les meilleures conditions possibles, à la hauteur des besoins. Le Sgen-CFDT est persuadé qu’il faut développer et soutenir les dispositifs d’accompagnement à la scolarité pour les élèves et les familles. C’est encore plus nécessaire aujourd’hui, dans le souci d’un service public de l’Education Nationale de qualité au service de tous.