Sexe ou genre à l’Ecole ?

Billet d'humeur du Sgen-CFDT sur les éternelles polémiques sur le genre (ou le sexe ?) au sein des programmes et à l'Ecole ! Une polémique stérile, inutile et surtout infondée !

Oui, l’École française parle sexe, sexualité et identité sexuelle !

Soyons clairs, ce n’est pas du genre (des mots et par extension des individus) dont on parle aux élèves en cours de SVT, mais de sexe !

l'école du genre

Et avec travaux pratiques … pour observer testicules, ovaires et autres spermatozoïdes au microscope. C’est d’ailleurs dans les programmes, ainsi que hors des programmes, avec l’obligation d’assurer une éducation à la sexualité.

Difficile d’y trouver à redire directement donc, et pourtant les propos du Pape ont à nouveau permis à certains de se ruer sur ce sujet sensible. Cela permet de façon masquée de contester l’idée que l’École pourrait exposer les élèves à des valeurs qui ne sont pas celles transmises par les familles. Et en matière d’identité sexuelle et d’orientation sexuelle, la fracture est importante dans la population française, les manifestations contre le mariage de personnes de même sexe l’ont illustré.

Et pourtant, comme souvent,

On fait porter à l’École et aux enseignants une responsabilité qui ne correspond pas à la réalité :

Oui, l’École se veut accueillante et bienveillante envers tous !

Elle véhicule des valeurs d’égalité, de vivre ensemble sans discrimination ni ségrégation. Notamment elle transmet l’idée que les rôles sociaux ne sont pas déterminés par la biologie, et que certaines représentations sont des stéréotypes : les femmes ne sont pas biologiquement programmées pour faire la cuisine et les hommes pour conduire une voiture.

Et pourtant l’École ne prétend pas gommer les différences biologiques !

Bien au contraire, les cours de SVT des classes de 1ère démontrent l’aspect déterminant (et originel) de la génétique dans la mise en place de l’appareil sexuel pour qu’il devienne masculin ou féminin, puis le rôle fondamental des hormones dans le fonctionnement de l’appareil génital et des circuits neuronaux du cerveau, et donc sur les comportements sexuels qui en découlent.

Pourquoi donc encore une polémique sur le genre ?

D’ailleurs de quoi faut-il se défendre dans cette affaire ? Faut-il redire que « la » théorie du genre ne figure pas dans les programmes ? Expliquer qu’il n’y a pas une théorie mais des recherches (essentiellement américaines) sur ce sujet ? Démontrer que derrière tout ce buzz médiatique il n’y a rien, sauf de la manœuvre politicienne ou idéologique ? Ou réaffirmer fièrement que l’École dans le cadre de programmes réglementaires, a le devoir d’éduquer (en plus d’instruire) les enfants, même si cela heurte les convictions de leurs parents ?

Alors oui, heureusement, dans une république laïque, la ministre a  le droit (et le devoir) de répondre au Pape lorsqu’il se trompe ou a été trompé.

Car la cible ici est encore une fois l’École et les enseignants, dans la même veine que les attaques précédentes contre les programmes d’Histoire. Certains ont l’illusion de pouvoir enfermer les enfants et les adolescents dans une vision mythifiée de la société, et que l’École complote contre cela. La volonté de rétablir une sorte d’obscurantisme du XXIème siècle ?

Pour aller plus loin : à l’école de l’égalité, contre les discriminations !