Partir enseigner à l’étranger : pour un personnel de l'éducation français de l’enseignement public, s'expatrier est tout à fait possible. Mais la réalité est très loin des images d’Épinal de plages de sables ou d'animaux sauvages : le Sgen-CFDT vous accompagne dans toutes les étapes de votre projet.
Quand on évoque le travail à l’étranger, y compris partir enseigner à l’étranger, les images font rêver, surtout face à un quotidien professionnel difficile en France. La mer et le sable pour les Caraïbes ou la péninsule arabique, les animaux sauvages pour l’Afrique subsaharienne s’imposent à notre imaginaire…comme toujours, la réalité est plus contrastée .. tout comme les conditions salariales et de travail.
Qu’est-ce que le réseau de l’EFE (enseignement français à l’étranger) ?
L’EFE est constitué par l’ensemble des établissements scolaires, de la maternelle à la terminale, homologués par le ministère de l’Éducation Nationale. Tous n’ont pas le même statut. Le réseau historique de l’AEFE regroupe 566 établissements dans le monde entier. Le réseau MLF, à statut associatif, gère près de 110 écoles. Quant au réseau de l’AFLEC, il se déploie essentiellement au Liban et aux Émirats arabes Unis.
A côté de ces 3 opérateurs du ministère de l’Europe et des affaires étrangères, il existe des établissements privés dits “partenaires”. Homologués, ils développent leur propre réseau et ceci de manière très rapide, répondant à la volonté politique de doubler le nombre d’élèves du réseau d’ici 2030.
Enfin, le réseau des Écoles Européennes appartient aussi à l’EFE, mais aussi une multiplicité de programmes d’échanges avec de nombreux pays ou régions comme le Québec, la Louisiane, les pays de l’UE, la Turquie ….
A quel moment candidater ?
Le calendrier de recrutement dépend des opérateurs et des types de contrats. Tous nécessitent la constitution préalable d’un dossier. Ce sont les CCPL (commission consultative paritaire locale) qui les étudient au sein des établissements concernés, où peuvent siéger des élus Sgen-CFDT. Un entretien est parfois aussi nécessaire.
Globalement, pour occuper des fonctions d’enseignement, d’éducation (CPE) et d’administration, la campagne de recrutement de l’AEFE se déroule de décembre 2022 à mars – début avril 2023. Chaque année, une note de service actualisée est publiée pour le recrutement et le détachement des personnels à l’étranger. Les contrats ont été modifiés depuis juin 2022.
L’AEFE publie sur son site les postes vacants ou susceptibles d’être vacants début décembre. Cela concerne également une partie des postes dans les établissements privés partenaires, bien que ces derniers en proposent tout au long de l’année scolaire.
Un conseil : à peine les postes publiés, il faut commencer de candidater car les dates varient selon les établissements, et les pièces justificatives demandées également.
Les réponses aux candidatures s’échelonnent entre fin février et début mars, voire un peu plus tard. L’établissement exige la réponse du candidat en quelques jours. Par la suite, la demande de détachement est demandée, mais pas toujours accordée. Le Sgen-CFDT vous accompagne lors de votre recours éventuel. En cas de refus, hélas courant, ne pas hésiter à candidater à nouveau les années suivantes, cela est pris en compte.
N’hésitez donc pas à contacter en amont les collègues en poste. Le Sgen-CFDT de l’étranger pourra vous renseigner le moment venu.
Quelle position administrative ? Quels contrats ? Quels dangers ?
Pour les fonctionnaires en activité, il est possible à l’étranger d’être en position de détachement ou de disponibilité. Le détachement s’effectue majoritairement pour 6 ans, deux fois trois ans renouvelables.
La disponibilité du fonctionnaire permet de prendre un congé de son employeur public tout en pouvant être réintégré dans la fonction publique au retour. Elle peut être de droit, par exemple pour suivre son conjoint ou élever un enfant de moins de douze ans, ou pour convenances personnelles. Conserver son droit à l’avancement si l’on travaille pendant sa disponibilité, nécessite des conditions particulières et il faut informer son académie de rattachement chaque année.
Attention : les critères d’homologation d’un établissement scolaire hors réseau n’incluent hélas pas de volet social alors que certaines pratiques managériales sont parfois contestables. Il faut donc bien se renseigner sur l’établissement et sa gestion des ressources humaines avant de candidater. Une carrière de fonctionnaire ne prédispose en effet pas à l’étude minutieuse des contrats de travail. Pourtant, cette démarche est absolument nécessaire, notamment concernant le droit à pension en cas de disponibilité ou détachement direct. Le Sgen-CFDT Grenoble peut vous accompagner lors de cette étape.
Pourquoi partir ?
Avant de s’expatrier, il est bon de réfléchir aux raisons qui nous poussent à partir travailler à l’étranger et de déconstruire des idées toutes faites !
Des choix personnels, un suivi de conjoint, un désir d’altérité ou de découverte d’un nouveau cadre professionnel. Un souhait d’exercer des responsabilités nouvelles et d’élargir son horizon, la volonté de développer des compétences nouvelles, le souhait de gagner plus d’argent, de sortir de sa zone de confort et de s’ouvrir à une multiculturalité …
Une expatriation se prépare et il faut bien penser à tous ses aspects (matériels, adaptation aux lois du pays). Les conséquences sur la famille sont importantes, par exemple un déracinement perturbe plus les adolescents que les enfants petits. L’emploi du conjoint n’est pas nécessairement assuré, mais également, il peut être compliqué, matériellement et émotionnellement, de s’éloigner de parents vieillissant en France.
Le cadre de l’enseignement varie énormément d’un pays à l’autre : si les programmes sont français, le système éducatif du pays influence toujours sa mise en œuvre. Les rencontres peuvent être extrêmement riches, de collègues d’autres nationalités, et pas seulement du pays d’accueil, le dépaysement est toujours au rendez-vous.
Le retour en France
Avec la réforme du détachement limité à 6 années en général, les points d’ancienneté représentent très peu dans le barème actuel. Si le retour dans l’académie d’origine est garanti, ce n’est pas le cas du département pour le second degré. Il est donc très important, le moment venu, de se rapprocher du Sgen-CFDT de votre académie pour avoir la démarche la plus judicieuse choix lors du mouvement intra-académique, voire même du mouvement inter, notamment dans le cas de conjoints d’académies différentes. En effet, utiliser la mutation simultanée n’est pas toujours la meilleure option car c’est le barème le plus faible qui prime à l’intra. Noter que la mutation simultanée n’existe plus à l’intra à Grenoble. Le Sgen-CFDT Grenoble est toujours opposé à cette décision.
De plus, les compétences développées lors de l’expérience à l’étranger ne sont en général pas un plus au retour. Si des structures dédiées se mettent en place progressivement dans les académies, notre expérience montre que, dans les faits, cette expérience est très rarement prise en compte. A vous donc, par une démarche avant tout personnelle, de la valoriser.
Vous souhaitez en savoir davantage ? Nous pouvons vous envoyer sur demande l’enregistrement audio d’une visioconférence du 15 novembre. Les militants du Sgen-CFDT Grenoble se tiennent également à votre disposition pour vous accompagner.