Master MEEF : une rentrée difficile pour les équipes dans les INSPÉ

Communiqué de presse n°13 du Sgen-CFDT du 6 juillet 2020

Le Sgen-CFDT dénonce les pressions actuellement exercées sur les équipes de direction et de formateurs dans les instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (INSPÉ) pour mettre en œuvre la réforme de la formation des enseignants et des conseillers principaux d’éducation (CPE) à la rentrée 2020. La crise sanitaire actuelle empêche toute concertation satisfaisante au sein des équipes alors même que les textes de cadrage sont toujours en discussion, en particulier sur la place des stages et les modalités d’alternance. Dans un tel contexte, toute précipitation pour la rentrée témoigne d’un passage en force de la part du ministère de l’Éducation nationale.

Les collègues formateurs dans les IUFM puis dans les ÉSPÉ et maintenant dans les INSPÉ se sont fortement investis ces dix dernières années pour accompagner les profonds changements intervenus dans les modalités de formation et de recrutement. Les trois dernières réformes se sont succédées à un rythme soutenu et la dernière réforme est loin d’apporter les réponses attendues au grave problème d’attractivité que rencontre l’ensemble des métiers de l’éducation nationale. La décision unilatérale de privilégier maintenant le recrutement d’enseignants en service partagé pour travailler les questions de professionnalisation dans le master MEEF marque aussi une défiance injustifiée vis à vis du travail accompli jusqu’à présent par les formateurs et elle contribuera à dégrader les conditions de travail de ces personnels qui seront amenés à exercer à la fois à l’université et dans leur établissement scolaire sans la moindre décharge horaire.

Le Sgen-CFDT déplore cette précarisation croissante de la formation des enseignants et des CPE et rappelle sa demande de différer la mise en œuvre la réforme à la rentrée 2021.

Rien ne garantit non plus pour le moment une reprise normale des cours dans les INSPÉ en septembre à cause de la pandémie et la question de l’hybridation des formations est posée avec beaucoup d’incertitudes et là aussi sans concertation suffisante.