Déclaration liminaire du Sgen-CFDT au Comité Technique Académique du 17 janvier 2022
Madame la Rectrice, Mesdames et Messieurs les membres du CTA,
le Sgen-CFDT profite de ce CTA pour vous présenter ses meilleurs vœux en cette nouvelle année.
Décidément, s’il nous restait quelques doutes, la communication ministérielle l’a définitivement emporté sur toute volonté d’une politique éducative à la fois sérieuse et ambitieuse.
Nous sommes de plus en plus loin aujourd’hui du « quoi qu’il en coûte » pourtant affirmé par le Président de la République le 16 mars 2020.
La suppression de 52 postes dans le second degré est inquiétante, et ce malgré la manipulation des chiffres dans la communication. Ce choix a un goût amer de déjà-vu dont nous connaissons par avance les conséquences délétères : aggravation des risques psycho-sociaux alors que fatigue et épuisement professionnels sont déjà élevés, accroissement des inégalités femmes hommes, contradiction avec l’objectif de permettre, faciliter, reconnaître la coopération entre les enseignant·e·es et plus largement entre les personnels. Ce seront, toujours et encore, des élèves sans professeur et ce malgré les difficultés que nous traversons…
S’il faut noter les 82 postes alloués au 1er degré, et qui permettront des avancées dans certains domaines, en priorité les nouvelles modalités des décharges de direction, ces moyens ne seront pas suffisants pour pallier le déficit de notre académie et permettre un remplacement dont la crise sanitaire aura montré la nécessité.
Impossible pour terminer de ne pas évoquer la situation sanitaire. Depuis mai 2020, nous le disons solennellement, le Sgen-CFDT partage la préoccupation du maintien de l’ouverture des écoles et établissements. Mais cette ouverture n’est possible qu’en protégeant élèves et personnels.
Quoi qu’il en coûte, au risque de nous répéter, Il eut été utile et nécessaire, d’une part d’anticiper les différents scenarii, d’autre part d’assurer une réelle protection renforcée… dont les masques qui devraient enfin arriver…
Il a fallu la forte mobilisation du 13 janvier pour enfin avancer sur certains sujets, et pourtant, il est temps….
Il est temps de prendre la mesure de ce que nos élèves, en particulier les plus éloignés de l’École, en particulier les plus en difficulté ont subi depuis deux années de pandémie.
Il est temps de prendre la mesure des trous dans les acquis de nos élèves.
Il est temps de prendre la mesure des effets de cette crise sanitaire sur la santé psychologique des jeunes et des personnels.
Dans ces chantiers de long terme, le Sgen-CFDT continuera à agir, en utilisant tous les moyens, y compris la grève quand elle est nécessaire, pour améliorer les conditions de travail des personnels et les conditions d’apprentissage des élèves.
Dès maintenant, nous n’aurons de cesse de nous assurer que les mesures annoncées sont suivies d’effets concrets sur le terrain, car malheureusement nous constatons que les annonces ne franchissent pas toujours le « dernier kilomètre ».
Mme la Rectrice, en audience intersyndicale Covid, vous affirmez qu’en phase crise, l’école doit fonctionner mais ne peut fonctionner normalement, nous l’avons dit, nous sommes d’accord avec vous…
Alors Mme la Rectrice, comment pouvez-vous expliquer des demandes écrites de certains IEN, je cite : « En ce qui concerne les plans de continuité pédagogique, l’organisation du travail des élèves doit être mise en œuvre dans les cas suivants : – soit parce qu’un enseignant absent n’est pas remplacé. »
La question est simple : qui est chargé de cette mise en œuvre alors que l’enseignant de la classe est absent et non remplacé, sans que ses collègues et en particulier les directeurs et directrices n’aient pas encore une surcharge de travail ?