Grèves, manifestation… l’avis des adhérents

Vous avez été un certain nombre à remplir notre enquête d'analyse de la participation, des raisons qui poussent à participer ou pas aux grèves et manifestations auxquelles nous avons appelé cette année ; une enquête pour tracer les modes d'actions qui pourraient mieux mobiliser.... Merci !

Vous trouverez ici les résultats de l’enquête.

Participations aux dernières grèves.

La journée de grève du 22 mai a plus mobilisé que celle du mois d’octobre. Néanmoins plus de la moitié des adhérents ayant répondu à notre enquête n’a participé à aucune des journée de mobilisation cette année.

11,5% des adhérents n’étaient pas vraiment d’accord avec ce qui a conduit à l’appel à la grève et aux manifestations. 69,4% était plutôt tout à fait d’accord ; Les 19, 1% restant ayant indiqué un avis partagé.

Vous n’avez pas fait grève pourquoi ?

Les personnes n’ayant pas fait grève ont évoqué, parmi les choix proposés, principalement  « Raison financière « (38,1%)   et « Incompatibilité avec le travail en cours » (40,7%) .

De nombreux collègues ont apporté des précisions quant à leur non participation.

Plusieurs ont évoqué, concernant le 22 mai, que le jour était mal choisi (encore un jour de mai non travaillé « qui conforte l’idée que les fonctionnaires ne font vraiment rien! » – « ça décrédibilise » , lendemain d’un week-end prolongé, encore un mardi après deux mardis fériés ).
Les chefs d’établissement soulignent leur impossibilité de faire grève liée à leur fonction. Un stagiaire met en avant son statut également.
D’autres indiquent que le jour de grève ne correspondait pas à un jour travaillé pour eux (temps partiel – arrêt de travail).

Des impératifs de l’exercice du métier ce jour là, ou dans la période sont également présentés comme motif de non participation (« le 10 octobre nous avions un spectacle (le seul de l’année) », »Je m’étais engagé auprès des élèves pour rattraper des cours et faire des oraux blancs de préparation à l’épreuve du bac », « J’ai déclaré mon intention de grève mais je suis allée travailler »).

En mai, le lien avec la SNCF est indiqué : « confusions avec les revendications de la SNCF », « Je ne fais pas grève pour les cheminots, ils n’ont pas fait grève pour moi ».
Sur la raison financière : « Pas envie de perdre de l’argent pour être obligée de travailler plus tard encore les autres jours… d’autant que l’utilité des grèves ».

Beaucoup de raisons liées au mode d’action, aux revendications portées sont également mises en avant, les voici.

« Mouvement pas soutenu par l’opinion » « J’attends des moyens d’action plus radicaux »
« Motifs trop globaux, on est noyé dans les revendications » « Soutien tardif du SGEN à suivre le mouvement »
« Obstination du gouvernement à ne pas entendre le mécontentement de la rue. » « La grève/manifestation confirme juste aux français que notre statut de fonctionnaire nous permet de faire grève. Je viens du privé, les choses y sont plus complexe.
« Difficulté à m’investir. Pas sûre de bien analyser la situation. » « Les motifs de grèves sont éparpillés, et tout ne me semble pas à refuser »
« Les mots d’ordre sont trop généraux et imprécis et concernent trop de monde donc les utilisateurs et même nous , nous nous y perdons. » « Les motifs de grève sont toujours un fourre-tout où les raisons majeures à mon sens (suppression de postes, dégradation des conditions de travail…)sont noyées dans les revendications salariales »
« Je suis complètement opposée à ces appels inutiles et contre-productifs » « La fonction publique, ça veut tout dire et rien dire, tellement de métiers, de situations différentes, de difficultés différentes… ça fait manif fourre tout et rien n’est clair dans les revendications
« Le président élu est au pouvoir depuis pas longtemps. » « Ne pas mélanger notre voix avec la FSU et la CGT »
« On nous a demandé de voter pour Macron, il est aberrant de manifester 1 an après… « Les enseignants ont déjà tellement mauvaise presse dans l’opinion publique que faire la grève ne fait qu’en rajouter, d’autant plus que le gouvernement actuel est absolument SOURD à toute manifestation.
« J’ai horreur qu’on me dicte ce que je dois faire. Je ne crois pas à ce mode d’action du tout. D’autre part, la plupart des syndicats enseignants ont crié au scandale lorsque le ministre fraîchement nommé a décidé d’autoriser immédiatement le retour à la semaine à 4 jours, ce que réclamaient la plupart des enseignants. Les syndicats ont alors dit que c’était un scandale, que cette décision était prise sans dialogue, sans concertation. à mes yeux, tous les syndicats se sont alors déconsidérés et je n’ai plus confiance en ce qu’ils disent. » « Je serai plus prête à me mobiliser pour des aspects liés à l’accueil des élèves, ce qui est sans doute moins l’objet du syndicat mais ça touche à mon bien-être au travail et ce qui peut me servir au quotidien : besoins de formations, besoins d’accompagnement pour les enfants à besoin particuliers, besoin de pouvoir accueillir les enfants dans des classes à effectif plus raisonnable, les gens très précaires qui sont amenés à accompagner les enfants (AVS) …
« Je ne souhaite pas mettre en difficulté la direction, mon équipe et les usagers notamment les élèves. » « Faire grève pour ne pas aller manifester et je n’ose pas aller manifester seule »
« Je ne veux pas une récupération politique. A cette heure, trop de mouvements disparates brouillent les mots d’ordres.
travail « en autonomie » de type télétravail car pas de réunions posées un jour de grève, volontairement -enseignant référent- donc personne ne voit si je fais grève ou pas, par contre je suis doublement pénalisée: par le retrait de salaire et par la charge de travail qui m’incombe dans tous les cas. »
« Ce rapport de force ne me semble pas adéquat : on passe pour des fainéants et privilégiés dans la société, ce type de grève me semble renforcer ce sentiment plutôt que de nous assurer un soutien des partenaires tels que les parents d’élève. Le gouvernement n’a encore jamais « plié » aux exigences sur une journée de grève (pas depuis que je travaille (11ans) en tant que PE). Enfin, les « journalistes » de notre pays ne font en rien leur travail puisqu’au lendemain de chaque grève de fonctionnaire, on parle de quelques casseurs, on entend de vagues revendications par quelques voix choisies, mais ils ne montrent jamais le réel travail de sape de nos dirigeants. »
« Je trouve que la grève n’est pas un bon moyen pour montrer le mécontentement : elle gêne les parents et pas l’état. » « Dire qu’on souhaite une revalorisation, qu’on est contre le jour de carence et se permettre de perdre 2 jours de salaire……pas très convaincant. »
« Je suis de moins en moins gréviste car pour moi il faut être gréviste et manifestant et la plupart du temps il y a peu de monde au manif. De plus les manif m’insupportent avec des personnes qui chantent des chansons idiotes à tue tête. » « Il faudrait imaginer autre chose. Les fonctionnaires en grève ne sont pas audibles, du fait de la sécurité de l’emploi dont ils bénéficient et de soi-disant privilèges ! »
« Enseignante PLP je me sens apte à faire grève sur des sujets pointus liés à ma profession mais pas pour la fonction publique dans son ensemble » « Il me semble que si l’on fait grève, c’est pour établir un rapport de force. Or, une journée ne sert à rien. Soit il y a des motifs de lutte, et il faut s’en donner les moyens, soit il vaut mieux s’abstenir d’une grève qui ne sert à rien. »

Participation aux manifestations.

Parmi les répondant, seuls 17% ont participé aux manifestations.

Les raisons de la non participation sont les suivantes :

Manifester ce n’est pas mon truc 31,20%
Garde d’enfants 29%
Lieu de la manifestation trop éloigné 25,80%
Je ne connaissais personne participant à la manif 18,30%

Des collègues font état également de problèmes de santé, de travail à faire.

A quels actions seriez-vous prêts à participer.

Ainsi, par ordre de préférence:

Pétitions 64,50%
Port de signes de mécontentement sur le lieux de travail 56%
Boycott 48,50%
Manifestations mais en week-end (sans grève) 33,10%
Mobilisations organisées sur les réseaux sociaux (par exemple grosse opération de communication via facebook ou twitter à un instant donné)
31,70%
Rassemblements entre midi et deux devant un lieu administratif (DSDEN / Rectorat…) 31,10%
Mobilisations spontanées type « Flash mob » 23,50%

 

Donnez-nous des idées.

Nous remettons ici tout ce que vous avez donné comme idées d’actions.

Refus d’ouvrir les portes des écoles aux Inspecteurs – grèves des APC / 108 heures… pour coller plus sérieusement aux salaires bas versés – grèves administratives des directeurs et professeurs (projets d’école, remontées des données – chiffrages – enquêtes ETC.) –
informations sur les réelles conditions de travail au quotidien avec des séries de reportages indépendants promouvables en réunion de parents et tout autres manifestations scolaires, en libre accès – grève reconductible sur une seule demande nette et précise, prolongeable tant que ce n’est pas accepté.
Blocages (établissements, examens…)
La « grève des notes » : les élèves sont évalués, le notes non communiquées (sauf au moment des conseils de classe pour la Terminale, en raison des questions d’orientation dans le supérieur). Ou, la « grève du zèle » : on ne fait plus que ses heures réglementaires, plus d’examens blancs par exemple… Enfin, plus radical, mettre des préavis de grève le jour où des examens sont prévus. Ai fait l’expérience des 3 à l’étranger, cela a un impact.
En tant qu’enseignant : rétention des notes conseils de classe et ccfs, ne plus répondre aux mèls, boycotter les réunions académiques…
La grève est peut-être plus efficace ou suivie lorsqu’elle est locale, sur un problème précis et particulier, que lorsqu’elle concerne 5 millions de fonctionnaires aux réalités et positionnements bien différents ? En tout cas ces grèves nationales semblent en bout de souffle et mobilisent très peu dans mon établissement.
Une vraie campagne d’information et de sensibilisation auprès des médias, aujourd’hui on n’entend que la parole du gouvernement. On ne voit que trop rarement les portes-paroles syndicaux pour expliquer les dysfonctionnements de l’institution (qui sont forts nombreux) qui ont de vraies conséquences sur l’avenir des élèves (parcoursup, réformes du lycée, manque de personnel, de formation des enseignants à l’orientation…), on ne les voit que pour défendre les acquis du personnel. En défendant l’avenir des élèves on sensibilise les parents et toute la société et on rappelle la mission de la fonction publique.
Aller à l’école mais ne pas faire classe juste de la garderie
Envoyer en recommandé nos vieux manuels ou nos vieux cartables au ministère … Histoire de créer un bouchon dans leurs services
Aller sur son lieu de travail mais ne pas travailler ce jour-là ; boycotts des examens nationaux
Des débrayages nombreux et peu coûteux mais provoquant un maximum de désorganisation. Des actions de grèves administratives.
Grève de zèle : garder les élèves plus longtemps ? plus sérieusement, un truc qui nous rende sympathique, pour que les gens ne nous voient plus comme de simples fonctionnaires ! montrer notre engagement ! faire des portes ouvertes sur les conditions de travail ? rappeler comment les profs sont considérés dans d’autres pays (Allemagne, Japon…). Proposer des heures solidaires ? faire des échanges de profs de manière non-concertée dans les salles (maths <-> Français ? où échange de salles ? montrer que sans la bonne compétence, on n’obtiendra pas le bon résultat ?) Proposer que chaque prof note ses heures sur un système de comptage national ?
Discuter, trouver des compromis, accepter les décisions d’un gouvernement qui veut enfin changer les choses
Grève « dure » reconductible – Grève administrative (ne pas aller en formation, par ex, faire savoir que l’on ne souhaite pas accueillir de vacataire dans l’école, mais des gens formés…)
La grève des notes. Notre seul vrai moyen de pression je pense… notamment pour les notes du DNB.
Voter aux élections
Partage dans la nature
En amont, mobiliser les personnes, fédérer, organiser des rencontres sur le lieu de travail, expliquer, motiver, vérifier si les infos syndicales sont affichées. Etre davantage sur le terrain. Il n’y a pas aucune relation de proximité syndicat / salarié. Privilégier des actions « fun » car trop de morosité ambiante (BD, tag, vidéo…) Vérifier la réception de vos messages et adapter.
Je suis pour la négociation, pas la grève
diffusion de tracts / pétitions aux usagers des services publics (parents d’élèves, clients poste et autre, malades, …)
Une seule grosse grève par an avec des revendications claires. Il ne faut pas reprendre le travail tant qu’un vrai plan d’action n’ait été mis en place. Des grèves tous les deux mois décrédibilisent le mouvement et font passer les enseignants pour des fumistes.
C’est peut être le cumul de plusieurs moyens d’action à la fois, qui peut rendre l’action collective plus efficace.
Tract à destination des parents quand il s’agit des suppressions de poste (le 22 mai le modèle de lettre aux parents était très bien)
Il faudrait bloquer le système et ne pas renseigner les avis de passage, par exemple. Bloquer les passages en 6ème. Se rendre aux animations pédagogiques physiquement mais ne pas participer. Refuser systématiquement de renseigner toutes enquêtes et ou demandes d’informations de l’administration. Suspendre toute réunion d’information aux parents, ne pas renseigner les livrets, ne pas les remettre…En gros, tout faire pour arriver à une situation de blocage.
Ne pas prendre les jeunes en otage : notes et examens mais faire pression sur les Direction d’établissements. Certains boycotts (à définir) peuvent gêner les services : surveillances d’examens, fiches d’absences en classe, boycott des réunions de travail, boycott des messageries professionnelles (EnT, mail académiques…).
Communiquer de façon précise et rigoureuse dans les médias locaux sur les motifs précis des mobilisations, trop souvent les motifs des grèves me semblent mal explicités par les médias.
Associer les usagers pour une école de qualité. Mobiliser les parents.
On peut peut-être rencontrer davantage les élus sur le terrain.
Une grève me semble avoir plus d’impact si organisée sur une plus longue période mais en effectuant une rotation par personnel (pouvant faire grève…) afin de ne pas trop impacter financièrement les mêmes personnes.
A l’instar de la SNCF, perler 1 ou 2 actions « administratives » ciblées pourraient montrer à quel point un grain de sable peut enrayer la machine.
Il faut que nous soyons sympathiques dans l’opinion publique (comme les péages en grève qui sont gratuits)