Mardi 28 Septembre était présenté au CDEN (Conseil Départemental de l'Education Nationale) de l'Isère les modifications de la carte scolaire pour les collèges de l'agglomération grenobloise. Voici la déclaration du Sgen-CFDT.
Madame la Vice-présidente du Conseil Départemental, Madame la Directrice Académique des Services départementaux de l’Education nationale, Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,
Nous sommes réunis aujourd’hui pour étudier la proposition de nouvelle carte scolaire des collèges de l’agglomération grenobloise.
Le Sgen-CFDT a participé aux quatre réunions de concertation qui ont eu lieu fin 2016 et début 2017, à la suite de quoi les organisations syndicales et les fédérations de parents d’élèves ont fait des propositions basées sur leur connaissance du terrain.
La présentation faite le 13 novembre par le Conseil Départemental et la Direction des Services départementaux de l’Education nationale, alors que nous attendions d’autres réunions de concertation en septembre, et les propositions qui sont faites ne nous semblent pas à la hauteur des enjeux de la sectorisation des collèges de l’agglomération.
Ces propositions nous semblent reposer sur un déplacement de certains élèves vers d’autres collèges pour « faire de la place » plutôt que sur une véritable réflexion sur la mixité sociale sur l’ensemble des collèges de l’agglomération.
Côté Sud de la ville de Grenoble, étant donné que le collège Vercors connaît une augmentation d’effectifs alors que le collège E. Vaillant voit lui ses effectifs baisser, il a paru logique au conseil départemental de déplacer la carte scolaire du collège Vercors vers le collège E. Vaillant. Ce sont donc une centaine d’élèves qui vont se voir affectés à E. Vaillant. Tout irait bien si les élèves concernés n’étaient pas ceux de la cité du Grand Châtelet, une des plus pauvres de l’agglomération. Ce déplacement risque de créer une zone de ségrégation sociale au collège E. Vaillant, ce qui n’était pas le but de cette resectorisation des collèges de l’agglomération. Ce sont justement ces populations les plus défavorisées qui ont besoin de stabilité éducative pour se sentir accueillis dans un établissement et en comprendre les normes et habitudes. Le travail entre les équipes éducatives du collège et les différentes équipes sociales sont également un enjeu majeur de réussite des enfants et, là encore, la stabilité est importante.
La stabilité, justement, était jusqu’alors de mise dans l’équipe de l’école du Grand Châtelet. Le changement de secteur de cette école va entraîner sa sortie de l’Education prioritaire. La perte des moyens donnés par l’Education prioritaire va amener une dégradation des conditions de travail pour les collègues, et par ricochet pour les élèves. Nous sommes très inquiets pour les conséquences induites par la sortie inopinée de l’école du Grand Châtelet du réseau d’éducation prioritaire. Lire ci-dessous la réponse de la Directrice académique sur ce point.
Au Nord de Grenoble, on assiste à un triste jeu de chaises musicales pour la simple raison que, pour conserver une attractivité économique à l’agglomération grenobloise, il n’est pas possible de toucher au statut de la cité scolaire internationale. Ni une classe sectorisée par niveau, ni une délocalisation dans un autre collège des filières concernées n’ont même été étudiées. Le conseil départemental se base sur les chiffres de la rentrée 2017 (en baisse par rapport aux prévisions de début d’année) pour dire que l’augmentation des effectifs n’aura pas lieu. Or, de nombreuses constructions dans le secteur concerné n’ont pas été réalisées ou ne sont pas encore à leur taux de remplissage maximum. Il est donc à craindre que l’augmentation ne soit que décalée. Malgré cela, la solution trouvée consiste à déplacer 150 élèves du collège F. Latour vers le collège Champollion, 150 du collège Champollion vers le collège Stendhal et 150 de ce dernier vers le collège Chartreuse. Dans plusieurs secteurs, cela signifiera que les enfants des écoles seront répartis dans deux collèges différents, ce qui rendra encore plus difficile le travail nécessaire de liaison école – collège.
De plus, cette solution ne tient aucun compte de la difficulté du collège F. Latour et maintiendrait ses effectifs entre 650 et 750 élèves. Cette situation ne semble pas pérenne au vu de la situation actuelle. La cour de récréation ne permet pas une respiration nécessaire à tous les élèves. De plus, elle sert régulièrement pour les cours d’EPS, ce qui génère un bruit dans les classes rendant difficile le travail. Aucun gymnase n’est rattaché au collège, ce qui impose des déplacements constants pour les cours d’EPS. Une limitation du nombre d’élèves pour ce collège autour de 600 semble être le maximum acceptable pour accueillir tous les élèves.
Aussi nous voterons contre le projet de carte scolaire proposé.
Réponse de la Directrice Académique de l’Isère sur la question de la sortie de l’éducation prioritaire de l’école du Grand Châtelet: « Il faudra trouver une solution provisoire de maintien des moyens actuels sur cette école jusqu’à la révision de la carte de l’éducation prioritaire prévue en 2019 ».