Investir dans la recherche n’est pas un coût mais une ambition !

Le Sgen-CFDT pour les élections du CNESERAAV de Mai 2021, promeut une recherche forte, ambitieuse qui, dans les domaines de l'agronomie, de la santé (One health) et vétérinaire, de l'alimentation soit en phase avec la mise en œuvre des transitions écologiques, énergétique (etc.) en cours.

Investir dans la recherche n’est pas un coût mais une ambitionInvestir dans la recherche n'est pas un coût mais une ambition !

La sortie de crise dépendra de la justesse des décisions prises dans l’urgence de cette année pour tenter de la résoudre. Durant cette période si singulière, comme ce fut le cas dans des crises passées, de nouveaux talents ou de nouveaux collectifs de talents avec des caractères bien trempés, capables de gérer ce moment critique auraient pu se révéler. Force est de constater que pour le moment, on ne voit rien venir.

Les talents émergents et les collectifs qui font tant défaut peuvent être issus du rang des médecins. ils peuvent aussi être issus du rang des expert.es, des personnels soignants et de santé (dont les vétérinaires…), des chercheur.es,  des ingénieur.es, d’autodidactes…. Sans ces acteurs, aucune crise de ce genre si particulier, n’a été et ne pourra jamais être résolue.

Investir plus, investir mieux

Pour la CFDT, il est donc essentiel d’investir massivement dans l’enseignement supérieur et la recherche.

Les secteurs de l’agriculture, de l’agro-alimentaire, des bio-technologies, de la bio-économie, du domaine vétérinaire et de la santé globale (One health) doivent être ciblés. Le Ministère de l’agriculture et de l’alimentation – MAA est directement concerné. Ces métiers et compétences sont et seront au cœur de la mutation de notre modèle de développement qui ne fait que débuter.

Il faut investir dans les sciences pour accélérer la mise en œuvre des transitions.

La CFDT avec 19 associations, ONG et d’autres syndicats ont travaillé ensemble pour faire face à l’urgence sociale et écologique. Ce collectif a élaboré des propositions concrètes réunies dans un « Pacte du pouvoir de vivre ». Ce pacte, décline une série de 66 propositions visant à allier justice sociale, lutte contre les inégalités et transition écologique. Le volet « recherche » y est traité.

Créer un éco-socio-écosystème portant l’innovation et les nouveaux talents

Il ne suffit pas de former ces talents. Il faut aussi les cultiver et les faire participer au succès de la communauté à l’origine de leur éclosion. Un socio-écosystème est à créer. En France, la pandémie révèle de nombreux points faibles. Les écoles d’ingénieurs (dont agro, véto etc…) forment une partie non négligeable de cadres. Ces derniers utilisent trop souvent leurs compétences dans des directions financières ou administratives assez éloignées du cœur de métier d’origine.

En France, la pandémie révèle de nombreux points faibles.

Les chercheur.es, ingénieur.es, docteur.es, étudiant.es aux compétences « rares » qui sont formés, sont de moins en moins attirés vers les filières auxquelles leurs formations devraient les destiner. Certains s’en éloignent. D’autres se reconvertissent rapidement vers d’autres métiers.  Ils se réorientent car le métier ne fait pas assez sens à leurs yeux (en terme de transitions, d’écologie etc.). D’autres partent, parce qu’ils recherchent des rémunérations et des perspectives de carrière alléchantes que leur offrent des entreprises ou des pays étrangers. Au final, l’effort financier consenti par la société pour les former perd ainsi en efficience.

Une loi de la programmation de la recherche (LPR) trop timide !

Pour la CFDT, il est urgent d’offrir aux chercheur.es, aux enseignants-chercheurs, aux jeunes diplômé.es, aux agents des conditions d’emploi dignes de ce nom. Il faut reconnaître ces métiers, stratégiques pour la France. La LPR à ce niveau présente quelques avancées  trop timides pour renverser cette tendance de fond.

Pour compenser le départ éventuel de ces talents dans des pays plus attractifs, la France arrive à attirer quelques personnalités ou groupes de chercheurs venues des pays du sud. Pour la CFDT, ceci n’est pas une solution soutenable à terme. Elle n’est pas souhaitable en terme de développement équilibré entre le nord et le sud. La clé du problème ne peut être de ce niveau.

Pour la CFDT, demain ne sera pas meilleur qu’hier si rien ne change.

L’élite sera attirée par des laboratoires et des multinationales. Ces géants pourront donner des salaires et des conditions de travail supérieurs à ceux qu’elle peut espérer en France. Et si l’on laisse faire, les pays émergents ainsi que d’autres pays développés, après nous avoir confié leurs jeunes pour acquérir de nouvelles compétences, ouvriront à leur tour des grandes écoles. Ils attireront nos enseignant.es et nos étudiant.es…et ce, à notre détriment.

Agir vraiment au delà des beaux discours !

Pour la CFDT, il faut changer de paradigme.

Il faut offrir une carrière et un salaire à la hauteur de l’excellence des compétences développées par l’ensemble de la communauté scientifique. Il est temps d’agir et cesser de faire semblant. La recherche et la recherche publique doivent être soutenue. Pour réussir, il faut traiter nos meilleurs jeunes ingénieur.es, cadres et chercheur.es avec toute l’attention qu’ils méritent. C’est ce que font les anglais, les allemands, les américains, les chinois, les japonais etc. Et pour cela, il faut se décider à consacrer beaucoup plus de moyens aux laboratoires publics, aux établissements de l’enseignement supérieur. Il faut soutenir les écoles du ministère de l’Agriculture et de l’alimentation, les centres de recherche mais aussi les  entreprises et autres « start-up » que ces jeunes veulent créer.

Nos écoles doivent aussi être des incubateurs d’entreprises et d’idées…on en est assez loin.

On rétorquera que les finances manquent. Il y aurait d’autres priorités. La dette aurait atteint un niveau critique. Les impôts et taxes en France seraient devenus rédhibitoires. Mais a-t-on le choix ?

Pour la CFDT, si on ne fait pas tout pour garder et faire fructifier les talents formés au sein de nos écoles et de nos universités, si on tarde à mettre en place un plan ambitieux de soutien à la carrière des docteurs, des cadres, des enseignants-chercheurs, ingénieurs et chercheurs (etc.), on n’aura jamais les moyens de rembourser cette fameuse dette!

Il est temps que l’état stratège soit de retour.

Il est temps que la recherche aveugle des équilibres comptables cède le pas à la Recherche dans les domaines stratégiques de demain. C’est cette vision que défendra la CFDT aux élections prochaines du Cneseraav. Ses futurs élus s’y engagent, si les électeurs leur font confiance, pour la prochaine mandature.